Cette publication est issue du site du syndicat de salariés CFDT
La “remise à plat du régime d’assurance-chômage” voulue par l’exécutif passera d’abord par une phase de concertation préalable que la CFDT appelait de ses vœux.
Trois réunions sont d’ores et déjà prévues les 7, 11 et 12 septembre réunissant partenaires sociaux, services de l’Unedic et de Pôle emploi etc… Ces réunions de travail permettront d’établir un diagnostic sur trois thèmes précis : l’Etat du marché de l’emploi (incluant les problématiques du retour à l’emploi), l’articulation des régimes de solidarité et assurantiel (incluant la question du financement), et les impacts prévisibles des mesures paramétriques sur les équilibres budgétaires et le retour à l’emploi. La contribution des services de l’Etat (Dares, Inspection générale des affaires sociales…) est sollicitée par l’ensemble des partenaires sociaux durant les rencontres pour apporter les éclairages nécessaires. Dans un second temps, les partenaires sociaux recevront (vraisemblablement le 21 septembre), la lettre de cadrage élaborée par le gouvernement qui doit servir de base à une éventuelle négociation.
Eventuelle, car c’est bel et bien les organisations syndicales et patronales qui décideront au regard du contenu de la lettre de cadrage de rentrer ou non en négociation. Sur ce point, la CFDT a été très ferme. « Il faut de la clarté dans les règles du jeu et il ne faudra pas nous donner la finalité avant même qu’on négocie. Dans le cas contraire, ce sera sans nous », avertit Laurent Berger. Une réunion du bureau paritaire politique de l’assurance chômage permettra à chacun d’en juger après le 21 septembre.
Cette publication est issue du site du syndicat de salariés CGT
Après la réouverture de la négociation sur l’assurance chômage, Denis Gravouil, dirigeant de la CGT, nous explique l’importance que peut revêtir cet évènement. En l’espèce, tout le monde est concerné : ceux qui sont au chômage, ceux qui risquent de l’être, mais aussi ceux menacés par le chantage à l’emploi.
Le chômage peut toucher tout le monde, même dans le public où l’on trouve de plus en plus de contrats précaires. Or, la croissance n’étant pas au rendez-vous, le projet de loi du gouvernement a changé en cours de route. Décidé à faire des économies sur le dos des chômeurs, il prévoit désormais des coupes franches dans le dossier assurance chômage. Ainsi, le gouvernement fait ouvrir de nouveau la négociation, en donnant l’illusion de tendre la main aux partenaires sociaux, se mettant au passage d’accord avec le patronat pour sabrer un peu plus dans les dépenses sociales.
Le projet des libéraux (gouvernement et patronat) est de détruire le modèle de protection sociale français basé sur la solidarité, afin de tendre vers un système qui repose sur un filet de sécurité minimal (une indemnité forfaitaire) financé par l’impôt : la CSG. L’idée de ce changement promu par le gouvernement et le Medef est de faire « péter » tout ce qui reste de droits mutualisés.
La CGT porte des propositions sur l’assurance chômage, partant du principe que leur revenu doit être compensé par un revenu de remplacement (c’est l’esprit même du conseil national de la résistance). Par ailleurs, seulement 42% des chômeurs sont aujourd’hui indemnisés. Ainsi, la CGT se battra tant sur le nombre de chômeurs à indemniser, que sur le montant de cette indemnisation, mais aussi sur l’égalité femmes-hommes (les femmes sont plus touchées par la précarité liée aux CDD et CDI), les jeunes (qui mettent en moyenne huit ans à obtenir un CDI), les chômeurs de longue durée, les séniores. Tous ces sujets seront abordés car ils répondent concrètement aux besoins des salariés.
Le 1er décembre aura lieu une manifestation contre le chômage qui doit devenir un temps fort afin de surveiller cette négociation et contrer au maximum les projets conjoints du gouvernement et du patronat de faire baisser violemment les droits des chômeurs. Chômeur n’est pas un choix.