Assurance chômage : le grand jour des annonces gouvernementales

C’est en milieu de journée que le Premier ministre, Edouard Philippe, accompagné de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, doivent présenter le projet de réforme de l’assurance chômage, l’une des principales réformes sociales du quinquennat.

 

Bonus-malus sur les contrats courts et durcissement des conditions d’accès aux allocations chômage : les contours des principales mesures qui devraient être annoncées sont globalement connus. 

Entre 1 et 1,3 milliard d’économies annuelles

Quoi qu’en disent certains représentants de la majorité – comme Yaël Braun-Pivet, députée des Yvelines et présidente de la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale, ce matin au micro de Sud Radio – l’objectif premier que s’est fixé le gouvernement dans le cadre de l’élaboration de la réforme de l’assurance chômage est budgétaire. Elle doit en effet permettre la réalisation de 1 à 1,3 milliard d’euros d’économies annuelles d’ici à la fin du quinquennat.  

Parallèlement à ces impératifs budgétaires, le gouvernement affirme poursuivre des objectifs relatifs à la qualité de l’emploi. Il entend favoriser le développement de l’emploi stable et réaffirmer le caractère plus enviable de la situation d’emploi par rapport à la situation de chômage. 

Le bonus-malus sur les contrats courts

Afin d’atteindre l’ensemble de ces objectifs, Edouard Philippe devrait d’abord annoncer la mise en oeuvre d’un bonus-malus sur les contrats très courts. Au grand dam des syndicats de salariés, cette mesure serait toutefois limitée aux “5 ou 10” secteurs d’activité les plus friands de ce type de contrats – certaines sources syndicales indiquent que ce nombre serait de 7. Le recours trop systématique aux CDD d’usage pourrait lui aussi en venir à être financièrement pénalisé. 

Vivement opposées à ces mesures, les responsables du patronat français ont promis de contre-attaquer au cas où le gouvernement choisirait effectivement de les mettre en oeuvre.  

Accès restreint aux allocations chômage

Outre cet élément, le gouvernement s’apprêterait à durcir les conditions d’accès aux allocations chômage. Mesure à l’effet le plus notable : il faudrait désormais avoir cotisé six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour pouvoir prétendre à une indemnisation chômage, contre quatre mois sur les vingt-huit derniers mois actuellement. Cette mesure empêcherait potentiellement environ 240 000 salariés de prétendre à des indemnisations chômage. 

Par ailleurs, le gouvernement devrait décider d’instaurer une dégressivité des allocations pour les chômeurs qui perçoivent les indemnités les plus importantes – qui, généralement, sont des cadres. Il se dit ici ou là que les chômeurs concernés seraient les 10 % de chômeurs percevant les allocations les plus élevées. 

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