Assurance chômage : lancement de l’improbable négociation paritaire

C’est aujourd’hui, jeudi 11 janvier, que les partenaires sociaux entament la renégociation de l’assurance chômage. Exigée par le Président de la République, cette réforme devrait se traduire par d’importantes modifications du régime. Si importantes qu’il n’est pas évident que les partenaires sociaux soient à même de les décider. 

Les enjeux de la négociation

La renégociation de l’assurance chômage doit d’abord permettre à Emmanuel Macron de tenir deux promesses de campagne, en l’occurrence le droit à l’indemnisation pour les indépendants et les démissionnaires. Dans la mesure où la création de ces nouveaux droits ne devrait pas contribuer à assainir la situation comptable de l’Unédic – déficitaire, rappelons-le, à hauteur d’environ 5 milliards d’euros par an et endettée à hauteur de 30 milliards d’euros – la négociation paritaire doit également trouver des solutions dans ce domaine. L’idée d’un bonus-malus sur les contrats très courts pourrait notamment être débattue, ainsi que celle d’un contrôle accru des chômeurs. Enfin, les partenaires sociaux doivent concevoir une nouvelle gouvernance de l’Unédic, où l’Etat sera représenté. 

En bref : les négociateurs ne devraient pas manquer de pain sur la planche. 

Une négociation (très) contrainte

Dans ces conditions, le délai de négociation accordé par l’exécutif aux représentants patronaux et salariaux apparaît particulièrement réduit. Ils doivent en effet se mettre d’accord avant le 15 février prochain. Même à raison d’une réunion par semaine, ceci ne leur laisse que très peu de temps, alors que la réforme attendue est structurelle. L’affaire est d’autant plus complexe qu’a priori, la CFDT et le Medef ne sont pas sur la même longueur d’onde. La première n’est pas favorable à un financement de l’extension du périmètre de l’assurance chômage par la baisse des indemnisations et continue à penser que l’institution du bonus-malus sur les contrats courts serait une bonne chose, tandis que le second, en pleine campagne présidentielle interne, veut se montrer intraitable. 

En cas d’échec des négociations paritaires à aboutir à un accord ambitieux, l’exécutif a fait savoir qu’il reprendrait la main sur le dossier. Autant dire que, dans le domaine de l’assurance chômage comme dans d’autres, l’étatisation totale est une option qui tient la corde. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #5 : les 3 grandes actualités PSC du moment

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

You May Also Like

Bruno Angles rejoint le cabinet Oliver Wyman

Le précédent directeur général de l'AG2R La Mondiale, Bruno Angles, va rejoindre les équipes du cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman. Notamment actif dans les domaines spécialisés des infrastructures publiques, de la finance, les transports et de la gestion des risques, ce cabinet américain est une entité du géant mondial du courtage Marsh. Bruno va y occuper la fonction de senior advisor. ...

Avis d’extension d’un avenant de prévoyance dans la CCN de l’import-export et du commerce international

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 12 décembre 2025, les dispositions de l’avenant du 13 novembre 2025 à l'accord du 19 janvier 2004 relatif au régime de prévoyance, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’import-export et du commerce international (IDCC 43). ...