Cette publication provient du site du syndicat de salariés FO.
La première séance du « diagnostic approfondi » sur l’Assurance chômage, voulu par le patronat, s’est tenue le 4 janvier au siège du Medef. Elle portait sur le marché du travail européen et les enjeux de l’Assurance chômage. Rien de neuf pour la délégation FO qui attend le 15 février, date à laquelle les chefs de file décideront d’une éventuelle reprise des négociations.
Le « diagnostic approfondi » sur l’Assurance chômage, réclamé par le Medef en préalable à toute reprise des négociations, a démarré le 4 janvier au siège du Medef. Cette séance, la première des trois programmées, portait sur le marché du travail européen. Deux présentations ont été faites aux organisations syndicales et patronales. La première, par le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), portait sur les réformes du marché du travail en Europe menées dans dix pays depuis 2008. La seconde était de Bruno Coquet, économiste spécialiste de l’Assurance chômage, affilié à l’OFCE et expert auprès de l’Institut de l’entreprise.
Nous n’avons pas appris grand-chose, le rapport du COE était connu, il avait été voté en décembre 2015 », explique Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi et chef de la délégation FO. Quant à Bruno Coquet, il a exposé les « enjeux contemporains de l’Assurance chômage.
Les CDD ont coûté 5,78 milliards d’euros à l’Unedic en 2014
Nous ne sommes pas d’accord avec toute sa vision, que nous connaissions déjà, il veut par exemple faire entrer les intermittents dans le droit commun, poursuit Michel Beaugas. Mais lui aussi a bien démontré que ce sont les contrats courts qui plombent les comptes de l’Unedic.
L’économiste rappelle dans sa présentation qu’en 2014, les CDD ont coûté 5,78 milliards d’euros à l’Assurance chômage, alors que les CDI rapportaient 10,4 milliards d’euros. Le déficit global du régime avait atteint 3,81 milliards d’euros. C’était le refus du Medef de taxer les contrats courts, une revendication unanime des organisations syndicales, qui avait fait échouer les négociations sur l’Assurance chômage en juin dernier. Faute de temps, l’Unedic n’a pas pu faire sa présentation sur l’Assurance chômage des agents du secteur public.
Ces exposés n’ont donné lieu à aucune discussion. Il y a eu quelques rares interventions, mais il a été établi que les débats se fassent au début de la séance suivante, explique Michel Beaugas. Tout comme le patronat, nous n’avons fait aucun commentaire, il n’y a pas de raison pour qu’on se dévoile maintenant. Et ce n’est pas ce type de présentation qui fera varier les positions de chacun.
La poursuite des négociations se décidera le 15 février
Ce diagnostic, à l’origine étalé sur sept séances, avait été proposé par le Medef en octobre dernier, en préalable à toute reprise des négociations. Il est dans un processus d’attente jusqu’à l’élection présidentielle, mais je crains qu’il ne cherche aussi à attendre les élections législatives, poursuit Michel Beaugas. Pour nous, l’accord doit être négocié au plus tard entre la présidentielle et les législatives, pour préserver le système.
Deux séances sont encore programmées, le 25 janvier sur les trajectoires professionnelles et le 8 février sur le fonctionnement de l’Assurance chômage. Pour la délégation FO, la prochaine date importante sera le 15 février, lorsque les chefs de file se retrouveront pour décider d’une éventuelle réouverture des négociations. FO en profitera pour remettre sur la table la question de la méthode de négociation. En attendant, elle se tiendra une nouvelle fois au siège du Medef.