Alors qu’Edouard Philippe doit présenter, ce mercredi, sa déclaration de politique générale, l’Union des cadres CGT et la CFE-CGC ont publié, ce mardi, une pétition en ligne contre le projet du gouvernement de retoquer l’indemnisation chômage des cadres.
“Nous refusons de servir de boucs émissaires et de poissons pilotes pour déstructurer le régime.” L’Union des cadres CGT et la CFE-CGC ont lancé mardi une pétition pour protester contre le projet du gouvernement de toucher à l’indemnisation des hauts revenus dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage.
Le gouvernement doit prochainement annoncer une nouvelle réforme. Parmi “les pistes officielles” figurent “la dégressivité et le plafonnement des allocations chômage des cadres”, rappelle l’Ugict (Union des cadres CGT) dans un communiqué. Matignon avait indiqué que les cadres seraient concernés par la future réforme.
UGICT-CGT et CFE-CGC contre les mesures du gouvernement
“Cette disposition serait scandaleuse, inefficace et porterait un coup déterminant à un système contributif, assurantiel et qui est le socle d’une solidarité efficace, depuis de longues années, entre salariés actifs et salariés privés d’emploi”, déplorent les deux syndicats. Ils expliquent que “pour celles et ceux qui ne retrouveront pas immédiatement de travail, le montant des allocations chômage baissera et ne leur permettra plus de maintenir leur niveau de vie.”
“Selon les chiffres de l’Unédic, les contributions des cadres financent le régime à hauteur de 42% alors qu’ils ne reçoivent que 15% des allocations”, expliquent-ils encore. La pétition “non à la dégressivité des allocations chômage” a été postée sur le site change.org. A l’inverse, la CGT et la CFE-CGC proposent de “mettre à contribution les cadres dirigeants et instaurer des cotisations chômage sur la part des salaires supérieurs à 13 500€ pour dégager 700 millions d’euros de recettes supplémentaires.”
Le gouvernement a repris la main sur ce dossier après l’échec de la négociation entre partenaires sociaux cet hiver, et dévoilera d’ici deux semaines la formule de “bonus malus” retenue pour les entreprises qui abusent des contrats courts ainsi que les nouvelles règles d’indemnisation. Lorsque le gouvernement avait annoncé plancher sur cette solution, la CFE-CGC et FO plaidaient plutôt pour le déplafonnement des cotisations chômage.
Annoncée pour le printemps, la réforme a été retardée pour cause d’élections européennes mais aussi du fait du contexte social plus que compliqué actuellement (crise des Gilets Jaunes, des urgences, des avocats…). Le Premier ministre Edouard Philippe livrera peut-être quelques détails lors de la déclaration de politique générale mercredi.