Le géant chinois du commerce en ligne se positionne dans le monde de l’e-santé. En vendant pour 1,4 milliards de dollars d’actifs à sa filiale santé, Alibaba veut s’affirmer comme étant l’un des leader mondiale de l’e-santé.
Et si Alibaba, la plateforme de d’achats en ligne se tournait vers la e-santé pour compenser les investissements grandissants auxquels l’entreprise consent ? Difficile de donner une réponse pour l’instant néanmoins nous savons que le géant chinois fait face à un ralentissement du marché chinois en matière d’achats en ligne.
En parallèle, l’entreprise fondée et dirgée par Jack Ma diversifie ses activités. Elle vient de faire une entrée fracassante dans le milieu de la e-santé. Un passage en force qui pourrait reléguer loin derrière nombre de ses concurrents.
La e-santé chinoise : un marché à 720 milliards de dollars !
C’est une opération tripartique qui rend possible cette attaque. Alibaba a vendu pour 1,4 milliards de dollars une série d’actifs dans le domaine de santé à Alibaba Health Information Technology, une filiale basée à Hong Kong. Au passage, la filiale santé récupère la société de pharmacie en ligne Tmall.
Cette cession d’actifs, qui ont généré 3,2 milliards de dollars de transactions sur l’année fiscale 2017, va permettre à Alibaba d’intensifier ses efforts dans la santé numérique. Désormais, les 3 300 vendeurs, qui alimentent la pharmacie en ligne de Tmall, pourront bénéficier au sein d’Alibaba Health de son écosystème, qui regroupera l’analyse de données, les hôpitaux et les médecins, pour favoriser les synergies et doper leur croissance.
Avec cette opération, Alibaba souhaite se positionner comme le leader de l’e-sante en Chine mais aussi comme l’un des leaders mondiaux dans le domaine. Le cabinet Mc Kinsey estime que les dépenses chinoises en e-santé devraient atteindre 1 000 milliards de dollars en 2020.
Qui pour contester le géant chinois ?
Actuellement, il semblerait qu’aucun acteur ne soit en mesure de concurrencer Alibaba et Jack Ma. Et encore moins un européen. Pourtant, on pourrait imaginer que des poids lourds dans le monde de l’assurance comme Axa ou encore Ag2r auraient les moyens de rivaliser. Mais la réalité semble beaucoup moins rose que prévue.
Récemment, Nokia est revenu sur le devant de la scène en matière de e-santé avec le rachat de Withings. Mais l’ex-éditeur du 3310 se heurte à une énorme difficulté que connaîtront tous les européens qui voudront se lancer de ce secteur : la mise en application du RGPD.
Si l’intérêt que suscite le fait d’auto-gérer son mode de vie n’a cessé de croître, le RGPD fait planer un nombre grandissant de contraintes auxquelles les entreprises doivent strictement se conforter. Les données de e-santé étant identifiantes par nature, les entreprises doivent être parfaitement en règle avec le RGPD pour développer leur activité dans ce domaine.
Et si la France se lançait ?
Les entreprises françaises pourraient néanmoins tirer leur épingle du jeu. Le 1′ novembre 2017, l’association France Biotech estimait que le marché hexagonal pourrait peser 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030 en s’appuyant sur quelques entreprises innovantes comme Genfit, Carmat ou encore Valneva.
De même, l’écosystème français apparaît comme étant relativement favorable aux entreprises avec l’un des taux de dépenses R&D soutenues par le public les plus élevés du monde.
Revers de la médaille, les entreprises françaises peinent à lever des sommes importantes lorsqu’elles doivent changer de braquet en passant à des essais cliniques par exemple. Là, les financements publics cessent.
Mais le jeu en vaut la chandelle : le marché chinois de la e-santé représente actuellement près de 720 milliards de dollars.
La santé est un marché stratégiquement important pour Alibaba, avec un fort potetiel de croissance.
Daniel Zhang, directeur général d’Alibaba