Coup sur coup, ce sont trois décrets d’application de la Loi pour une République Numérique qui sont publiés au Journal Officiel. Les plateformes numériques qui revendiquent une économie collaborative comme Airbnb, Tripadvisor ou encore Booking sans oublier les sites d’avis en ligne, devront, à compter du 1er janvier 2018, faire preuve de beaucoup plus de transparence. Les fédérations représentant le secteur hôtelier en France s’en réjouissent.
Londres a pris une mesure forte en retirant à Uber sa licence. La semaine dernière, la France a pris a pris une voie différente en obligeant les services de locations immobilières à faire preuve de plus de transparence afin de ne plus flouer les consommateurs.
” Anne-Sophie, étudiante qui propose 117 appartements en location ” sur Airbnb
Lorsque l’on se rend sur les divers sites de réservation en ligne, on se rend bien compte que ce sont toujours les mêmes hôtels qui ressortent en premier des recherches. Vous vous êtes sûrement aussi posé la question de savoir pourquoi un hôtel est signalé comme un coup de coeur et pas un autre. Quels sont les critères ? Dorénavant, les sites devront dévoiler ” les modalités de référencement et de déréférencement ” des établissements. Ils devront aussi mentionner toute rémunération ou lien de quelque sorte que ce soit, qui promet une mise en avant.
Pareil pour ce qui est de la qualité des loueurs. Chasse aux faux-profils et aux professionnels qui se feraient passer pour des occasionnels. “Tout opérateur de plateforme en ligne, qui met en relation des consommateurs ou des non-professionnels entre eux, à titre principal ou accessoire, indique, de manière lisible et compréhensible (…) la qualité de l’offreur, selon que l’offre est proposée par un professionnel ou par un consommateur ou non-professionnel. ”
Est-ce une mesure ou une mesurette ?
L’UMIH (Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie) et le GNC (Groupement National des Chaînes) se félicitent de ces avancées. ” Ces décrets doivent marquer la fin de la tromperie et de la supercherie”. Les sanctions en cas de tromperie s’élèveront à 3 000 € pour une personne physique et 15 000 € pour une personne morale.
Si cette initiative a de quoi séduire du côté des consommateurs, elle ne règle pas le problème pour les maires de communes où le nombre de locations disponibles explose. Hervé Montoyo, responsable départemental de l’UMIH a rappelé le 26 septembre, sa sollicitation de ” vingt communes, qui se sont pour la plupart engagées à mettre en place une taxe de séjour sur les logements loués par le biais de ces plateformes “. Il est aussi favorable à la suppression du Régime Social des Indépendants pour une remise à plat, qui servirait aux professionnels du secteur. En clair, un particulier qui louerait son bien pourrait être plus taxé dans certaines communes et pas dans d’autres. Les effets de l’Ubérisation ne sont pas près de prendre fin.