Vendredi, lors d’une séance de débats sur le budget de la sécurité sociale pour 2018, un sénateur Les Républicains s’en est pris au discours d’Agnès Buzyn. Le ton est monté le temps de quelques minutes.
Lors d’une séance de débats dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale, Agnès Buzyn a prononcé un discours à propos des déserts médicaux. Jacques Genest, sénateur de l’Ardèche membre du groupe Les Républicains, n’a pas tardé a prendre la ministre à partie, avant de se raviser.
Le discours “BCBG” d’Agnès Buzyn
Tout commence alors que la ministre des Solidarités et de la Santé prend la parole pour un discours devant les sénateurs. Elle vient à parler des déserts médicaux, et s’oppose aux propositions de nouvelles incitations pour attirer les médecins dans ces territoires. Selon Agnès Buzyn, cela provoquerait un manque de médecins dans des territoires qui se portent bien actuellement : “toute incitation financière va déshabiller d’autres territoires (…) c’est une erreur philosophique (…). Jusqu’en 2025, nous avons une démographique de médecins qui décline” adénoncé le discours. Suite à ce discours, le sénateur LR Jacques Genest s’est exprimé et a directement épinglé les propos de la ministre : “Et je vous demanderai, Madame la ministre, une permission : votre très beau discours BCBG, je vais l’enregistrer et le passer à tous les gens qui souffrent et qui meurent, parce qu’ils n’ont pas de médecin…”. Il s’est ensuite excusé, suite à la réaction indignée de Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, qui a demandé une suspension de la séance tant que le sénateur n’aurait pas présenté ses excuses.
Les sénateurs s’offusquent
La ministre de la Santé a appelé les sénateurs à ne pas miser sur des installations, et renvoie simplement à son “plan d’accès territorial au soin” pour recentrer le débat, dans lequel elle souhaite notamment la mise en place de la télémédecine . Mais ne s’agit-il pas d’une discussion pour prendre en compte des améliorations possibles à ce plan ? D’autres sénateurs se sont indignés des propos de la ministre de la Santé. C’est le cas de Catherine Conconne, sénatrice de la Martinique : “Comment la République peut continuer de supporter que dans une région comme le nord de la Martinique, qui compte 14 communes, il y ait 11 communes avec 0 médecin ?”. D’autres sénateurs en ont profité pour affirmer leur désaccord avec Agnès Buzyn, comme Stéphane Ravier sénateur FN des Bouches-du-Rhône, qui a invoqué le problème de l’insécurité pour expliquer le manque de médecins.