Alors que la nouvelle mesure de la ministre de la Santé rend obligatoires 11 vaccins pour les bébés français, Agnès Buzyn a rappelé avec fermeté l’importance de la vaccination. Elle en a aussi profité pour tacler les professionnels de santé réticents.
En décembre dernier, nous nous demandions si l’autoritarisme dont fait preuve Agnès Buzyn n’allait pas poser quelques problèmes. On pense d’abord à sa compréhension des problèmes économiques inhérents aux domaines de la santé et de protection sociale. En tout cas, ses dernières déclarations sur les professionnels de santé risquent encore de faire jaser.
Médecins exemplaires ou pilori
Jeudi 11 janvier, la ministre de la Santé était invitée à inaugurer les nouveaux locaux parisiens de l’Ordre des médecins. Elle en a profité pour enjoindre les professionnels de santé à se vacciner contre la grippe saisonnière.
Ne pas se vacciner, c’est compter sur la vaccination des autres pour ne pas être exposé. J’enjoins les professionnels, je vous enjoins d’adopter une conduite exemplaire, en veillant à ne pas propager involontairement l’infection. C’est pour moi principalement un enjeu déontologique.
Un tacle en bonne et due forme qui s’est accompagné d’une menace : celle de la vaccination obligatoire pour tous les professionnels de santé.
Par ailleurs, ces déclarations font directement écho à la polémique qu’avait déclenchée un médecin qui avait refusé de vacciner un enfant alors même que son père était pour.
Persuader les derniers hésitants
Dans l’exposé de la Ministre, il était aussi question de légitimer encore un peu plus l’extension de la vaccination qui entre en vigueur. Ainsi, elle affirmait que les médecins devraient « redoubler d’efforts » mais surtout de pédagogie pour se faire le relais du ministère et convaincre les parents sceptiques du bienfait des vaccins.
Une tâche plus compliquée que prévu mais qui justifie donc l’obligation pour effacer les questions entre « vaccins recommandés et vaccins obligatoires« . La solution de facilité en somme.