La ministre des Solidarités et de la Santé ne cesse de faire parler d’elle en ce moment ! Ses propos sont très suivis dans l’actualité, il faut dire que les débats dans le cadre du projet de loi financement de la sécurité sociale font qu’elle se retrouve naturellement sur le devant de la scène.
Agnès Buzyn remet les pendules à l’heure
La semaine dernière, le ton était monté au Sénat en raison de son discours sur les déserts médicaux qualifiés de “BCBG” par un député LR. Hier, elle était l’invitée de l’association des journalistes de l’information sociale (Ajis), où elle est notamment revenue sur les promesses présidentielles d’un remboursement à 100% en optique, dentaire et prothèses auditives. Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait déclaré :
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui renoncent encore à des soins essentiels en raison des frais qui restent à leur charge… s’agissant des lunettes, des prothèses dentaires et de l’audition, je fixe l’objectif de 100% de prise en charge d’ici à 2022.
Sans pour autant développer les détails liés à cette mesure importante pour des millions de français, Agnès Buzyn a précisé que “le but est de se mettre d’accord sur un panier de soins nécessaires, et que tout le monde puisse y avoir accès”. Et pour ceux qui pensaient pouvoir s’offrir des montures de luxe, c’est raté ! La ministre de la Santé a donné un exemple concret pour faire comprendre ce qu’elle entend par “soins nécessaires” :
On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflet qui filtrent la lumière bleue
Et ces propos ne manquent pas de faire sourire. Au moins, les choses sont claires, l’objectif de suppression du reste à charge n’est pas de tout rembourser.
Mais qui va payer le reste à charge?
On se demande toujours comment sera financé le reste à charge, la Sécurité sociale ou les mutuelles. La question reste en suspens. Pourtant elle est essentielle puisque cette mesure coûtera aux alentours de 4,4 milliards d’euros par an selon des experts.
Agnès Buzyn dévoile même ne pas avoir travaillé sur les coûts à ce jour… “Mon premier point, c’est la définition du panier de soins. Ensuite on travaillera sur les coûts. Je n’ai pas une enveloppe financière prédéfinie dans laquelle j’essaie de faire entrer les soins au chausse-pied”.
Pour l’optique et les audioprothèses, les consultations commencent tout juste. La ministre n’est même pas sûre que tout soit prêt pour le projet de budget de la Sécu 2019… nous avons le temps de voir venir!