Le dernier accord AGIRC-ARRCO signé par les partenaires sociaux – y compris par Force Ouvrière – a largement été commenté dans la presse sous l’angle de ses aspects positifs pour les retraités, notamment s’agissant du retour de l’indexation des pensions sur l’inflation.
Il a moins été souligné que, du point de vue des salariés, cet accord s’avère pourtant un peu moins réjouissant.
Le mécanisme de double indexation
Si les partenaires sociaux ont décidé d’indexer la valeur de service du point sur l’inflation – autrement dit : d’indexer le montant des pensions sur l’inflation – ils ont, dans le même temps, décidé de fixer la valeur d’achat du point sur l’évolution des salaires. Dans la mesure où les salaires tendent à augmenter plus vite que les prix, ce mode différencié d’indexation des valeurs du point signifie que les salariés doivent payer plus cher afin d’acquérir des points qui ouvrent droit à un montant de pension progressant moins rapidement. Autrement dit : le rendement du point baisse.
Un rendement AGIRC-ARRCO en baisse structurelle
Cette configuration, très fréquente dans les régimes complémentaires depuis la fin des années 1990, a favorisé une nette érosion du taux rendement des régimes AGIRC-ARRCO. Comme l’explique le journal Capital, alors que, soutenu par une démographie très favorable, il atteignait les 16 % dans les années 1960, il a ensuite peu à peu baissé, jusqu’à tomber à 7 % à partir de la décennie 2000. En 2018, il tutoyait les 6 % et, avec le dernier accord AGIRC-ARRCO, il tombera à 5,81 %. Ce chiffre signifie que pour 100 euros de cotisation, un assuré se constitue une rente annuelle de retraite de 5,81 euros.
Un placement toujours correct
Cette baisse tendancielle du taux de rendement n’est pas une bonne nouvelle pour les salariés. Néanmoins, il convient de la relativiser quelque peu. En effet, bien que les raisonnements de type patrimoniaux, ou capitalistiques, soient théoriquement étrangers aux régimes de retraite en répartition – comme le sont les régimes AGIRC-ARRCO – force est de reconnaître que, par les temps qui courent, un rendement d’épargne de 5,81 % demeure correct.