L’association pour la garantie des salaires (AGS) est une structure financée par les employeurs qui vient financer, dans le cas où ceci est nécessaire, les rémunérations des salariés employés par des entreprises en situation de procédure collective.
Comme l’expliquent les Echos, la gouvernance patronale de l’association traverse une crise profonde, qui n’est pas sans lien avec les soupçons de scandale financier qui pèse sur l’institution.
Départ de la CPME de la gouvernance de l’AGS
Le quotidien économique fait d’abord état de la récente décision du président de la confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin, de quitter la gouvernance de l’AGS. Dans une lettre qu’il a fait parvenir le 7 février dernier à Christian Nibourel, le président de l’association, il lui a en effet annoncé qu’il retirait leur mandat aux administrateurs CPME présents dans les instances de l’AGS.
Cette décision procède largement, d’après le président de la CPME, de son refus d’être tenu à l’écart par le MEDEF des processus de prise de décision. Cette situation, qu’il avait déjà déplorée en 2021, aurait perduré depuis malgré des promesses d’évolution formulées par le MEDEF. “Au vu des derniers événements donnant lieu à la convocation de plusieurs conseils d’administrations extraordinaires, je suis au regret de constater aujourd’hui que notre organisation, minoritaire au sein du conseil d’administration, ne dispose ni des moyens ni des éléments d’information lui permettant d’assumer ses responsabilités […]” indique ainsi François Asselin dans sa lettre citée par les Echos.
Un parfum entêtant de scandales financiers
Il faut dire que les enjeux lourds d’implications ne manquent pas vraiment au menu de la gouvernance de l’AGS. D’une part, le fonctionnement de la direction de l’institution – tenue par Houria Aouimeur – ne paraît pas tout à fait optimal. L’argent y coulerait à flots excessifs et l’ambiance y serait particulièrement dégradée – le harcèlement et les règlements de comptes y seraient, par exemple, des pratiques de management relativement courantes. Des rapports d’audit sont en cours afin de mieux objectiver ces faits. La justice est par ailleurs saisie de ces dossiers – dont la directrice serait en passe de faire professionnellement les frais.
Ces soupçons s’articulent à d’autres, relatifs à des affaires potentiellement bien plus lourdes de possibles détournements financiers. L’ancienne direction de l’AGS est soupçonnée de s’être laissé aller à des arrangements fort discutables avec des administrateurs et liquidateurs judiciaires. La justice est, là encore, saisie de ces affaires – qui, si elles venaient à éclore dans l’espace public, pourraient sans doute faire grand bruit.