Dans un entretien qu’il a accordé hier au journal le Monde, Laurent Berger a annoncé à la fois son départ prochain de la tête de la CFDT et sa volonté de voir lui succéder Maryse Léon, l’actuelle secrétaire générale adjointe de l’organisation.
Laurent Berger l’avait annoncé en juin 2022 lors du congrès confédéral de la CFDT qui s’est tenu à Lyon, alors qu’il prétendait au renouvellement de son mandat de secrétaire général de l’organisation : s’il devait effectivement être reconduit à son poste, il entendait quitter ses fonctions avant la fin théorique de son mandat. “Chez nous, il y a une règle. On est secrétaire général pour une dizaine d’années, plus ou moins deux ans”, avait-il alors expliqué. Il aura donc fallu moins d’un an au patron de la CFDT pour tenir sa promesse. Il annonce, plus précisément, qu’il va quitter ses fonctions le 21 juin prochain.
Survenant alors que la question est posée des perspectives de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites, cette annonce sera, à cette aune, diversement interprétée. Les uns la liront comme celle d’un secrétaire général qui veut partir sur un succès, celui d’avoir largement contribué à une contestation intersyndicale massive de la réforme des retraites. Les autres observeront qu’après l’échec de cette contestation à obtenir le retrait de cette réforme, il n’allait pas être évident pour le patron de la CFDT de rebondir dans ses fonctions. De fait, son remplacement devrait permettre à l’organisation modérée de s’engager à nouveau, en douceur, sur de nouveaux chantiers réformistes.
Cette relance de la machine cédétiste devrait, sauf développement contraire improbable, incomber à Marylise Léon, l’actuelle secrétaire générale adjointe de l’organisation. C’est en effet elle que Laurent Berger a choisi pour prendre sa succession. Longtemps salariée de la fédération CFDT de la chimie et de l’énergie, Marylise Léon a été secrétaire confédérale nationale entre 2014 et 2018. Elle s’est notamment intéressée aux dossiers liés au développement durable, à la responsabilité sociale des entreprises, à la politique industrielle et énergétique, au dialogue social et à la représentativité. C’est en 2018 qu’elle avait accédé à la responsabilité de secrétaire générale adjointe de la CFDT.