Salaires : dans la métallurgie, une négociation difficile

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Dans la métallurgie, les dernières réunions de négociation paritaire ont été consacrées à la question, sensible, de la revalorisation des minima salariaux conventionnels – pour l’ensemble des salariés et non plus, comme ceci était le cas jusqu’à présent, pour les seuls cadres.

Les discussions entre les partenaires sociaux de la métallurgie sur ce thème des salaires sont pour le moins difficiles, donnant lieu à une crispation plus générale des relations sociales de branche.

Pour les syndicats, la défense du pouvoir d’achat

Lors des négociations portant sur la revalorisation des grilles salariales conventionnelles, les organisations syndicales de salariés ont, globalement, porté une revendication forte – qui est d’ailleurs généralement la leur dans ce genre de négociations de branches – de défense voire d’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Dans une telle perspective, le niveau de l’inflation, ainsi que l’évolution du SMIC, sont des références pour les discussions. “Lors de la révision de la grille fin 2023, juste avant le déploiement de la convention collective, les partenaires sociaux avaient pris en compte dans la négociation l’inflation galopante et plutôt bien anticipé l’inflation de l’année 2024 permettant de conserver une grille de salaire conventionnel acceptable. Les dernières hausses du SMIC et les prévisions de l’inflation 2025 sont pour la CFDT, dans la droite ligne des négociations passées, un point de référence” explique ainsi la fédération CFDT de la métallurgie.

Le patronat de la métallurgie sur la réserve

Hélas pour les syndicats de salariés, le patronat de la métallurgie, représenté par l’UIMM, n’entendait pas vraiment l’affaire de la même oreille. Toujours selon la CFDT, il a proposé des hausses des minima salariaux bien inférieurs à l’inflation. “La proposition de l’UIMM d’une augmentation moyenne de 0,9 %, largement inférieure à l’inflation prévisionnelle” affirme-t-elle en effet. Surtout, cette hausse moyenne masquerait des différences sensibles entre les propositions afférentes aux différents niveaux hiérarchiques de la grille, allant de “seulement 0,6 % sur un des coefficients de la grille qui compte le plus d’ouvriers” à des taux certes supérieurs à 1 % mais “sur des coefficients peu utilisés”. “Déjà en manque de main-d’œuvre, les salariés des métiers en tension se tourneront vers des Branches qui proposent des salaires bien plus attractifs” dénoncent la CFDT, pourtant partenaire traditionnel de compromis paritaire dans la métallurgie.

Brouille paritaire dans la métallurgie

Dans une telle configuration, les différentes parties prenantes n’auraient pas réussi à trouver une position médiane et la négociation n’aurait pas permis d’aboutir à un accord. Cette fin défavorable s’est ajoutée à une polémique survenue dans la profession au sujet de l’interprétation d’une disposition conventionnelle liée à la définition du salaire minimal tel qu’entendu au niveau de la branche. “L’UIMM a passé des consignes auprès de ses adhérents, ce que nous ne partageons pas” explique la CFDT, qui précise : “Avec la lecture patronale, les salariés qui travaillent en équipe ou encore les salariés fidèles à l’entreprise peuvent se retrouver pour un même salaire annuel avec un taux horaire moins élevé que les salariés en journée ou sans ancienneté”. Remontée contre la position de l’UIMM, la CFDT a promis d’ester en justice si les choses n’évoluent pas rapidement.

L’année paritaire commence fort dans la métallurgie.

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