C’est l’un des thèmes sociaux du moment : le grand retour et la multiplication des plans sociaux, notamment dans l’industrie, et de leurs cohortes de salariés licenciés dans des conditions plus ou moins convenables.
Plusieurs titres de la presse nationale se font l’écho, depuis le début de la semaine, du fait que François Hommeril, le président en fonction de la CFE-CGC, compte parmi ces salariés qui font actuellement les frais d’un plan social.
Jusqu’alors – et depuis maintenant 26 ans – ingénieur, dispensé d’activité, au sein de l’entreprise Niche Fused Alumina implantée à La Bâthie, en Savoie, où il y occupe par ailleurs la fonction de délégué syndical, François Hommeril est victime du plan social mis en œuvre par Alteo, le repreneur de cette société placée en redressement judiciaire. Il fait en effet partie de 51 salariés licenciés, sur les 170 qu’elle compte au total. Celui qui est président de la CFE-CGC jusqu’à mi-2026 se retrouve ainsi au chômage.
Le président de la CFE-CGC a déploré auprès de l’AFP “la brutalité” de la manière dont il a été mis à la porte de l’entreprise, “par un message et un coup de fil”. L’affaire est d’ailleurs d’autant plus malheureuse que François Hommeril a affirmé avoir “sollicité son carnet d’adresses” jusqu’au “plus haut niveau de l’Etat” afin d’identifier un repreneur et de faciliter son arrivée.
Quelles que soient les motivations exactes du repreneur de Niche Fused Alumina, on ne peut que constater qu’il ne juge pas opportun de conserver dans ses effectifs le président de l’une des principales confédérations syndicales de salariés françaises. Il est tentant d’en déduire que le syndicalisme, et avec lui le paritarisme, font l’objet d’une déconsidération croissante du côté des milieux d’affaires, y compris industriels.