Si, cette semaine, c’est surtout l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 qui mobilise les énergies des membres de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, ils se sont également prononcés hier au sujet de la proposition de loi déposée par le Rassemblement National (RN) en vue d’obtenir l’abrogation de la dernière réforme des retraites voulue par le Président de la République.
La commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale a, en l’occurrence, rejeté la proposition de loi du RN sur les retraites.
Un texte essentiellement soutenu par le RN
Comme il l’avait promis durant la campagne électorale pour les élections législatives anticipées, le RN dégaine donc sa proposition de loi d’abrogation de la dernière réforme des retraites – ayant reporté de 62 à 64 ans l’âge du départ à la retraite. Avant son examen par les députés le jeudi 31 octobre prochain, le texte a fait l’objet d’un vote hier en commission des affaires sociales. Hélas pour le RN, l’affaire n’a pas vraiment pris une bonne tournure. La proposition a reçu 17 voix favorables, dont 13 provenant du RN – soit un score nettement insuffisant s’agissant d’une commission réunissant plusieurs dizaines de députés pour assurer la validation du texte. Dans le détail, et sans que ceci soit guère surprenant, les députés macronistes et de la droite gouvernementale ont voté contre le texte du RN. Plus intéressant : des sources concordantes indiquent que les députés issus de la gauche se sont abstenus. Ce rejet en commission n’est, certes, pas décisif pour la suite.
La gauche en ordre dispersé
Mais son sort dépendra évidemment de l’attitude de la gauche à son endroit. Son abstention en commission vient témoigner de son trouble dans ce dossier. Elle apparaît avancer en ordre dispersé afin de se positionner sur la proposition du RN pour les retraites. Dans une note publiée hier sur son blog, le patron de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé à se prononcer contre l’abrogation de la réforme des retraites proposée par le RN, qu’il a qualifiée “[d’]arnaque”. Fabien Roussel, le dirigeant du Parti Communiste Français (PCF) a, pour sa part, déclaré hier en conférence de presse qu’il aurait voté en faveur de cette proposition de loi s’il avait été député, tout en reconnaissant que les députés de son parti étaient “partagés”. Un peu plus tôt dans la semaine, les socialistes, ont fait savoir mardi qu’ils “ne prendraient pas part au vote” à la fin du mois.
Le problème de la revalorisation des retraites
Outre ce vote de la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale sur la proposition de loi du RN, la semaine a été marquée, concernant le dossier des retraites, par les déclarations du ministre du Budget et des Comptes Publics, Laurent Saint-Martin, au sujet des modalités d’aménagement qui pourraient être retenues dans le cadre du gel des pensions de retraite entre le 1er janvier et le 1er juillet prochains. Interrogé sur France 2 en début de semaine, il a déclaré être “favorable” à la mise en place d’un “seuil” en-deçà duquel le gel n’aurait pas lieu. Il serait question selon lui de “protéger les petites retraites”. “”Est-ce que ce sera 1 200, 1 400, j’ai entendu 1 600 ? Le débat doit se faire en responsabilité” a-t-il ajouté au sujet du montant exact du seuil qui pourrait être mis en œuvre. Dans l’hypothèse d’une adoption du PLFSS 2025 au 49-3, cet assouplissement de la position gouvernementale pourrait, peut-être, conduire le RN à se montrer plus conciliants à l’endroit du texte.
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