Alors que les salariés de plusieurs grandes compagnies pétrolières, dont TotalEnergies, sont en grève depuis plusieurs semaines, paralysant la production et la distribution de carburants dans le pays, afin d’obtenir des hausses de salaires, une partie des négociateurs de la CCN des industries pétrolières vient de s’entendre sur un accord conventionnel sur les salaires qui ne devrait pas vraiment contribuer à apaiser les esprits.
Ainsi que nous l’avions expliqué à la fin du mois de septembre, la négociation salariale conventionnelle dans la profession s’orientait vers une proposition patronale ferme à 4 %. Si le taux peut paraître relativement correct, encore faut-il préciser que la branche n’a pas connu d’accord salarial depuis 2018. Se fondant sur cet élément, la CGT et FO revendiquaient des hausses nettement supérieures des grilles de salaires.
Or, si l’on en croit la CGT, l’UFIP, représentant les employeurs du secteur, a ignoré ces revendications et, au cours du réunion où la CGT assure ne pas avoir été conviée, a soumis à la signature des syndicats de salariés un accord salarial portant sur une telle hausse de 4 % des minima conventionnels. Toujours d’après la CGT, la CFDT et la CFE-CGC ont signé le texte.
Dénonçant vivement la tournure prise par les choses aussi bien sur le fond que sur la forme, la CGT estime qu’elle constitue un “coup de poignard” asséné “dans le dos des travailleurs et travailleuses de la branche pétrole”. Il est vrai que la hausse des grilles conventionnelles ne compense pas l’inflation et ne suit pas l’évolution du SMIC. Contre l’accord salarial de branche, la CGT estime qu’il s’agit d’amplifier la mobilisation afin d’obtenir gain de cause dans les entreprises.