Deux semaines après son rapport sur l’état de santé des français, la Drees (service statistique du ministère de la santé) sort une étude sur la prévalence des maladies chroniques et leurs effets sur la population. L’étude se base sur 7 types de maladies chroniques : les cancers, le diabète, les maladies cardioneurovasculaires, les maladies du foie ou du pancréas, les maladies neurologiques ou dégénératives, les maladies psychiatriques et les maladies respiratoires. Il en ressort une plus forte exposition des populations les moins aisées.
L’étude reproduite en fin d’article se concentre sur 3 axes. Le premier vise le risque de vivre avec une maladie chronique en fonction du niveau de vie. Le deuxième vise la prévalence de la maladie chronique par groupe socioprofessionnel. Le troisième vise l’espérance de vie en fonction du niveau de vie et du développement, ou non, d’une maladie chronique. Le constat est clair : plus une personne est aisée, moins elle a de chances de développer une maladie chronique et plus son espérance de vie est longue. Par extension, les catégories socioprofessionnelles les plus faibles sont plus exposées aux maladies chroniques.
Toutes les maladies chroniques, sauf le cancer, sont plus fréquentes chez les personnes modestes
Les statistiques réalisées par les auteurs de l’étude révèlent que la plupart ds maladies chroniques surviennent plus fréquemment chez les personnes les moins aisées. Ainsi, les personnes du dixième le plus faible ont 2,79 fois plus de risques de développer du diabète que les personnes du dixième le plus élevé. Ce risque est 2,20 fois plus élevé pour les maladies du foie ou du pancréas. Il est 1,95 fois plus élevé pour les maladies psychiatrique ; 1,58 fois plus élevé pour les maladies respiratoires ; 1,49 fois plus élevé pour les maladies neurologiques ou dégénératives et 1,36 fois plus élevé pour les maladies cardioneurovasculaires. Seul le risque de développer un cancer quasiment identique pour l’ensemble de la population avec un risque très légèrement supérieur pour les personnes les plus aisées.
On remarque également que l’impact de chaque type de maladie chronique sur l’espérance de vie est différent. Par exemple, le diabète n’a pas d’impact direct sur l’espérance de vie tout comme les maladies neurologiques ou dégénératives. A l’inverse, les maladies psychiatriques ou cardioneurovasculaires entrainent, chacune, une réduction d’espérance de vie moyenne de 0,8 année. Cette réduction d’espérance de vie passe à 0,6 année pour les maladies respiratoires et pour les maladies du foie ou du pancréas. Elle est de 0,5 année pour les cancers.
Des risques de survenance plus fréquents chez les ouvriers
Outre les différences flagrantes qui existent entre les personnes les moins aisées et les plus aisées, la Drees s’intéresse à l’impact de la catégorie socioprofessionnelle sur la survenance des maladies chroniques. Les statistiques sont proposées en prenant la situation des cadres et professions intellectuelles supérieures comme point de départ. Il en ressort qu’en dehors du cancer, toutes les autres maladies professionnelles ont davantage de risque de survenir parmi les autres catégories.
On peut retenir plusieurs choses de ces statistiques. D’abord, les employés et ouvriers ont, globalement, plus de risques de développer des maladies chroniques que le reste de la population. Mais si l’on regarde de plus près ont note des risques également accrus chez d’autres catégories socioprofessionnelles. Ainsi les agriculteurs et exploitants agricoles sont en première ligne s’agissant du développement de maladies neurologiques ou dégénératives avec un risque 1,44 fois plus élevé que les cadres. Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont également exposés au risque de maladies cardioneurovasculaires : ils représentent la 2e population à risque derrière celle des ouvriers.
Face à ces maladies chroniques, le développement de la prévention est une solution que les Ocam pourraient saisir pour assoir leur présence nécessaire dans ce domaine.