Portabilité en santé et prévoyance : rappel des règles

Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs CPME.

Depuis le 1er juin 2014 pour la santé et le 1er juin 2015 pour la prévoyance (1), les assureurs de contrats collectifs doivent, en cas de cessation du contrat de travail d’un salarié, maintenir les garanties complémentaires mises en place dans les entreprises. Ce maintien, appelé « portabilité », se fait à titre gratuit, pour une durée maximale d’une année et sous certaines conditions.

Avec la crise économique qui se profile, de nombreuses personnes perdent leur activité, ce qui engendre une forte hausse du nombre de contrats à bénéficier de la portabilité et des répercussions sur les contrats santé et prévoyance des entreprises.

Les conditions pour bénéficier de la portabilité

Tout salarié, ayant une ancienneté minimale de 1 mois plein, est concerné par ce dispositif, s’il est indemnisé par l’assurance chômage et si le motif de rupture du contrat de travail n’est pas une faute lourde.

Il s’agit principalement des ruptures suivantes : le licenciement pour motif personnel ou économique, la rupture conventionnelle, la fin d’un CDD, la rupture du contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, la démission pour motif légitime…

Le salarié et ses ayants droit pourront bénéficier du maintien des garanties de frais de santé ou de prévoyance collective (incapacité, invalidité, décès), obligatoires ou facultatives (2) dès le 1er jour du mois suivant la rupture du contrat de travail et pendant toute la période durant laquelle le salarié est indemnisé du chômage. Cette période est égale à la durée de son dernier contrat de travail ou, le cas échéant, des derniers contrats de travail lorsqu’ils sont consécutifs chez le même employeur, sans pouvoir excéder 12 mois.

Le salarié perd le droit au bénéfice de portabilité dès qu’il retrouve un emploi ou en cas de cessation du versement des allocations chômage ou à la fin de la période de maintien.

À noter que dans le cadre de l’article 4 de la loi EVIN, les anciens salariés disposeront, le cas échéant, du délai de 6 mois suivant l’expiration de la période de portabilité pour demander le maintien de leur couverture de frais de santé.

Comment mettre en place ce dispositif dans l’entreprise ?

La portabilité de la mutuelle d’entreprise est une obligation légale à laquelle sont soumis tous les employeurs du secteur privé. Prévu par un système de mutualisation, le financement de cette portabilité est intégré dans les cotisations des actifs.

Au moment de la notification de la cessation du contrat, l’employeur doit informer le salarié sur ses droits en matière de portabilité, signaler le maintien de ses garanties dans le certificat de travail et informer l’organisme assureur de la cessation du contrat de travail ouvrant droit à la portabilité.

Ainsi, chaque salarié bénéficie du maintien des garanties à titre gratuit, quels que soient le mode de gestion et la structure de cotisation. Il devra transmettre à la mutuelle son attestation Pôle emploi dans les 2 mois suivant la mise en œuvre du dispositif et devra déclarer sa situation de demandeur d’emploi la 1ère quinzaine de chaque mois.

Dans le cas d’une entreprise en situation de liquidation judiciaire, le Ministère des Solidarités et de la Santé a été interrogé à plusieurs reprises sur cette question. Dans sa réponse en date du 14/04/2020, il est précisé que le maintien des droits implique que « le contrat ou l’adhésion liant l’employeur à l’organisme assureur ne soit pas résilié ou qu’il prévoit un dispositif de financement de la portabilité en cas de liquidation judiciaire ».

(1)  Article L.911-8 du Code de la Sécurité sociale, issu de la loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi ayant transposé l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013.

(2)  Hors contrats facultatifs à gestion individuelle, sans aucune participation de l’employeur.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
1 commentaire
  1. Bonjour,

    Petit rectificatif : il n’y a pas d’ancienneté minimale pour bénéficier du maintien de ses garanties au titre de la portabilité.

    La durée de la portabilité s’apprécie effectivement au regard de la durée du ou des derniers contrats de travail (s’ils sont consécutifs) liant le salarié à son employeur et est arrondie au mois entier supérieur.

    Pour un contrat de 45 jours, l’ancien salarié bénéficiera de 2 mois de maintien.

    Pour un contrat de 15 jours, il bénéficiera de 1 mois de maintien.

    Cordialement,

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...