La restructuration conventionnelle de la métallurgie s’enlise sur les classifications

Engagés depuis plusieurs mois dans une lourde négociation visant à unifier les nombreuses conventions collectives de la métallurgie, les partenaires sociaux du secteur discutent actuellement des classifications. Sur ce sujet essentiel, des désaccords de fond se font jour entre les négociateurs, qui laissent entrevoir la possibilité d’un enlisement des discussions. 

Dans la métallurgie, le système actuel de classification date des accords de 1972 et 1975. Ce système repose tendanciellement sur les qualifications des salariés, notamment exprimés par leurs diplômes, et permet un déroulement progressif de la carrière. 

Pour l’UIMM et les entreprises de la métallurgie, ce système doit être remis en cause. Les employeurs souhaitent lui substituer un classement des emplois et des postes. Ils entendent également supprimer les éléments qui systématisent le déroulement de la carrière, comme la prime d’ancienneté ou le changement automatique d’indice hiérarchique. Ces revendications patronales ne sont pas nouvelles. 

Au début de la décennie 2000 déjà, l’UIMM avait tenté de modifier dans ce sens le système de classifications de la métallurgie, avant d’abandonner son projet face au mécontentement qu’il avait suscité – et qui s’était notamment traduit par une manifestation nationale organisée en 2005. Depuis, de nombreuses entreprises du secteur signent des accords plus ou moins légaux qui dérogent aux accords de 1972 et 1975. 

Du côté des organisations syndicales de salariés, les principes défendus par l’UIMM sont loin de faire l’unanimité. Si, dans l’immédiat, la CFDT et la CFTC réservent leur avis mais semblent prêtes à discuter quelque peu avec l’UIMM, la CGT et la CGC, respectivement première organisation au niveau national et première organisation dans l’encadrement, ont fait savoir qu’elles étaient attachées à un système reposant sur les qualifications. 

Comme dans toute négociation, de tels désaccords autour de la table sont, certes, courants. En outre, afin d’aller plus facilement de l’avant, la métallurgie a choisi de redéfinir ses textes conventionnels en alternant les sujets de négociation. Ceci étant dit, les partenaires sociaux rencontreront très rapidement des difficultés à continuer leurs échanges si un blocage majeur persiste au sujet des classifications. Un tel blocage serait même de nature à raviver les tensions sociales dans le secteur. 

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