Dans la saga El-Khomri, la CFDT se trouve plus que jamais en position de force et ne se gêne guère pour poser ses conditions de façon explicite à Manuel Valls.
“Il ne s’agit pas seulement d’un manque de pédagogie, il s’agit d’une orientation vraiment trop libérale du projet de loi à ce stade. Et nous on veut se mobiliser pour qu’il soit modifié dans le sens de plus de sécurisation pour les salariés”, a dit Véronique Descacq à France Info.
“On n’exclut pas l’idée qu’il faudra peut-être à un moment aller se mobiliser, y compris aller dans la rue pour protester si les mesures ne nous conviennent pas”, a-t-elle poursuivi.
“Simplement, on a un rendez-vous lundi (avec la ministre du Travail, Myriam El Khomri). Donc attendons après lundi de savoir ce qu’on fera”.
Véronique Descacq a d’ores et déjà passé commande des contreparties qu’elle souhaitait en échange du soutien de sa confédération au projet de loi: une modification des dispositions sur le licenciement économique et sur les accords de maintien dans l’emploi, ainsi que le retrait pur et simple du barème des indemnités pour licenciement abusif prévu par le texte.
Elle demande par ailleurs au gouvernement de revenir sur la latitude octroyée à l’employeur, en matière d’organisation du travail, d’instaurer de façon unilatérale des forfaits jours ou des astreintes, ainsi que sur la possibilité d’allonger le temps de travail des apprentis.
Elle souhaite en revanche un renforcement du compte personnel d’activité (CPA), censé réunir tous les droits liés au travail d’un actif, du début à la fin de sa carrière.
On connait donc d’ores et déjà le contenu du texte final.