Rupture conventionnelle collective : comment ça marche ?

Les ordonnances Macron ont créé la possibilité de conclure un accord collectif déterminant le contenu d’une rupture conventionnelle collective. Cette possibilité, offerte à partir de l’article L. 1237-19 du code du travail, applicable au plus tard le 1er janvier 2018, vient de faire l’objet de deux décrets qui précisent ses modalités de mise en oeuvre. 

 

Qui doit valider la rupture conventionnelle collective ?

L’un des décrets parus le 22 décembre 2017 vise à désigner l’autorité administrative compétente pour valider l’accord collectif de rupture conventionnelle collective. Sans grande surprise, avouons-le, ce texte indique que c’est le directeur régional des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) dont relève l’établissement visé qui a pour mission de valider l’accord. 

Le décret précise aussi que si l’accord concerne plusieurs établissements qui relèvent de DIRECCTE différents un processus spécifique est prévu. L’employeur doit saisir le DIRECCTE du siège de l’entreprise. Celui-ci saisit à son tour le ministre chargé de l’emploi qui va alors désigner le DIRECCTE compétent pour valider ou non l’accord de rupture conventionnelle collective. Cette décision est transmise dans les 10 jours à l’entreprise. Si aucune décision n’est prise, c’est le DIRECCTE du siège de l’entreprise qui est compétent. 

Dernière chose : une fois la décision connue de l’employeur, il doit en informer immédiatement et par tout moyen le comité social et économique et les organisations syndicales représentatives. 

 

Comment faire valider la rupture conventionnelle collective ?

L’autre décret consiste à préciser les modalités de validation de l’accord et les pièces à transmettre au DIRECCTE. Le texte se limite régulièrement à renvoyer aux articles du code du travail. 

On peut toutefois souligner que, dès que l’employeur a l’intention d’ouvrir une négociation pour conclure un accord de rupture conventionnelle collective, il doit en informer par voie dématérialisée le DIRECCTE. Une fois l’accord rédigé, il doit lui être transmis, toujours par voie dématérialisée. 

Il est précisé que le délai pour rendre la décision de validation, qui est de 15 jours, court à compter de la réception du dossier complet par le DIRECCTE. Si le dossier est effectivement complet, l’autorité administrative doit en informer par tout moyen permettant de conférer une date certaine et sans délai l’employeur, les signataires, et s’il existe le comité social et économique. 

Si le dossier est incomplet, l’autorité administrative peut demander toute pièce supplémentaire. 

Enfin, le décret porte sur le bilan de la mise en oeuvre de l’accord portant rupture conventionnelle collective. Ce bilan doit être transmis au DIRECCTE un mois après la fin des mesures de reclassement externe, de formation, de validation des acquis de l’expérience (VAE) de reconversion, de soutien à la création d’activités nouvelles, ou de soutien à la reprise d’activités existantes. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Une nouvelle représentante des exploitants au sein de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, nomme une représentante des exploitants et anciens exploitants au sein du conseil d’administration de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines. Il s'agit de Anne Thauvin qui est nommée en tant que membre titulaire du conseil d’administration de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines. Elle y représentera les exploitants et anciens exploitants, en remplacement de...
allocation sociale unique
Lire plus

Retraites : la Cour des Comptes plus réservée sur les solutions que sur le constat

La Cour des Comptes a rendu public, hier, le second des deux rapports, consacré au lien entre système de retraites d'une part et compétitivité et emploi d'autre part, que le Premier ministre François Bayrou lui avait commandés afin d'éclairer la négociation paritaire sur l'avenir des retraites, toujours en cours malgré son changement radical de format. ...

Aésio mutuelle renoue avec les bénéfices et finalise sa transformation

En 2024, Aésio mutuelle enregistre un chiffre d’affaires stable de plus de 2 milliards d’euros, dans un contexte économique marqué par l’inflation et des tensions structurelles sur les dépenses de santé. Après plusieurs années de pertes, la mutuelle boucle l’exercice sur un résultat net bénéficiaire de 15,3 millions d’euros, contre un déficit de 39,75 millions en 2023. Le...