Fonctionnaires : l’Assemblée vote le retour du jour de carence

L’Assemblé nationale a voté ce lundi pour le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique. Engagement d’Emmanuel Macron, il doit lutter contre le micro-absentéisme.  

Véritable engagement de campagne d’Emmanuel Macron, le rétablissement d’un jour de carence dans les trois fonctions publiques (Etats, collectivités locales et hôpitaux) en cas d’arrêt maladie avait déjà été annoncé en juillet par le gouvernement. Ce premier jour non-payé en cas d’arrêt maladie a pour but de lutter contre “le micro-absentéisme qui désorganise les services, alourdit la charge de travail des collègues en poste et coûte environ 170 millions d’euros par an”. 

Les premières réjouissances

A l’heure des coupes budgétaires, les membres du gouvernement se réjouissent donc de cette prise de position. En octobre dernier déjà, Edouard Philippe justifiait le rétablissement de cette mesure en expliquant que lorsqu’elle avait été mise en place, “elle avait produit de remarquables résultats pour lutter contre l’absentéisme“. Au même moment, Thierry Solère, chef de file des députés constructifs était très favorable à cette mesure. Florian Philippot annonçait aussi se prononcer en faveur d’un “oui pour la justice”. 

Et le gouvernement de rajouter à la suite du vote de ce début de semaine que le retour de ce premier jour non-payé va permettre “d’améliorer la qualité et l’efficience du service public en réduisant les absences pour raison de santé de courte durée dans les administrations publiques“.  

La gauche et les syndicats s’indignent

En somme, c’est avant tout une histoire de gros sous qui a motivé la prise d’une telle décision. Dans le projet de loi finances 2018, le gouvernement attend 270 millions d’euros d’économies par an à partir de la restauration du jour de carence. C’est une réduction d’un trentième de la rémunération brute mensuelle des agents publics absents pour raison de santé qui devrait être opérée. 

En contrepartie, la fronde s’organise. A gauche, Benoit Hamon voyait déjà dans cette mesure le moyen pour l’Etat “de faire des économies sur les gens qui partent en maladie. Les syndicats ne sont pas non plus en reste. “Ce dispositif, déjà en vigueur en 2012 et 2013, est un mauvais coup dur de plus contre les fonctionnaires”, déclare l’UFSE-CGT dans un communiqué, en qualifiant cette décision de “véritable attaque en règle contre les arrêts maladie et contre les agents”. De son côté, Force Ouvrière s’appuie sur le rapport de l’INSEE qui traite du sujet et déclare la mesure injuste tout en affirmant qu’elle fait porter un risque sur la santé des fonctionnaires. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...