Comment travailler moins de 24 heures par semaine à temps partiel?

De manière générale, le salarié à temps partiel est celui qui travaille moins de 35 heures par semaine. Avant 2014, seule une durée maximale de travail encadrait le travail à temps partiel. Mais la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013 a ajouté une durée minimale au contrat de travail à temps partiel fixée à 24h par semaine.  

Cette durée légale minimale est applicable pour tous les contrats conclus à partir du 1er juillet 2014. 

En revanche, pour les contrats en cours au 1er juillet 2014, elle ne s’applique aux salariés seulement s’ils en font expressément la demande. Pourtant, pendant une période transitoire du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2015, l’employeur peut refuser s’il justifie d’une “impossibilité d’y faire droit compte tenu de l’activité économique de l’entreprise”. A compter du 1er janvier 2016, la durée minimale du travail devra s’appliquer automatiquement à tous les contrats de travail à temps partiel. 

Cependant, cette durée minimale d’activité n’est pas totalement inflexible. En effet, plusieurs dérogations sont prévues par la loi pour descendre sous ce seuil. 

 

Le salarié peut demander à travailler moins longtemps

Le salarié peut demander par écrit à travailler moins de 24h par semaine. Sa demande doit être motivée, pourtant elle ne peut être justifiée que par deux motifs: soit par des contraintes personnelles (notamment pour des raisons familiales ou de santé); soit par la nécessité pour le salarié de cumuler des activités afin d’atteindre une durée globale d’activité correspondant à un emploi à plein temps ou à un temps partiel de plus de 24 heures hebdomadaires. 

Si cette demande de dérogation est valable, l’employeur devra regrouper les horaires de travail sur des journées ou des demi-journées régulières ou complètes. 

 

Cette règle ne concerne pas certains CDD

Cette durée minimale de 24h ne s’applique pas aux salariés bénéficiant d’un CDD de moins de 8 jours

Plus récemment, l’ordonnance du 29 janvier 2015 a créé une nouvelle dérogation. En effet, la durée minimale ne s’impose pas non plus si le CDD ou le contrat de travail temporaire ont pour objet de remplacer un salarié absent

 

Cette durée minimale est inapplicable pour 3 catégories de salariés

Tout d’abord, les salariés de moins de 26 ans qui poursuivent leurs études peuvent également travailler moins de 24 heures. La durée du contrat devra alors être compatible avec ses études. Mais, il n’est pas obligatoire de regrouper ses horaires de travail sur des journées ou des demi-journées régulières ou complètes. 

Autre exception: les dispositions concernant la durée minimale de 24 heures par semaine ne sont pas applicables aux salariés employés directement par des particuliers. 

Enfin, il existe une dérogation spécifique au secteur de l’insertion. En effet, les salariés employés par des entreprises de travail temporaire d’insertion et des associations intermédiaires ne sont pas tenus de travailler au moins 24 heures par semaine lorsque le parcours d’insertion le justifie. 

 

Un accord de branche étendu peut prévoir cette dérogation

Une durée minimale inférieure à 24h par semaine peut être prévue dans un accord de branche étendu. A l’inverse, un accord d’entreprise ou d’établissement ne peut pas déroger à cette durée. 

Un an après l’application de cette réforme, plusieurs branches ont déjà abaissé cette durée légale minimale de 24h. Il s’agit des branches du commerce succursaliste de la chaussure (21 heures par semaine minimum), de l’édition (18h et 28 minutes par semaine) ou bien du secteur de la propreté abaissant cette durée à 16 heures par semaine. 

L’employeur devra se conformer à cette durée minimale conventionnelle. Mais l’accord de branche étendu devra prévoir plusieurs garanties obligatoires sur la mise en oeuvre d’horaires réguliers ou permettant au salarié de cumuler plusieurs activités afin d’atteindre une durée globale d’activité correspondant à un temps complet ou au moins égale à la durée minimale. 

 

Ainsi, un salarié à temps partiel peut travailler moins de 24 heures par semaine à condition de bénéficier de l’une de ces dérogations. A défaut, il se verra obligatoirement appliquer cette durée minimale de 24 heures par semaine.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #1 : Les accords santé face aux fusions de CCN

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #4 : zoom sur les dernières grandes actus CCN santé/prévoyance

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Vous pourriez aussi aimer

Les salaires 2025 de la conchyliculture sont officialisés

Les partenaires sociaux de la conchyliculture (IDCC 7019) ont signé leur avenant dédié aux salaires applicables en 2025 le 7 janvier 2025. Ce texte est tout juste diffusé officiellement et s'applique depuis le 1er février 2025. Il est signé par l'organisation d'employeurs SNEC et les syndicats de salariés CGT Syndicats maritimes, CFTC Agri, SNCEA CFE-CGC et FGTA...

Les CQP révisés en 2024 paraissent tardivement dans le conseil et service en élevage

Les certificats de qualification professionnelle (CQP) de la convention collective nationale (CCN) du conseil et service en élevage (IDCC 7027) étaient révisés par un accord signé le 11 juin 2024. Ce n'est que maintenant que le texte est diffusé officiellement. Cet accord a été signé par les organisations d'employeurs SNCIA et Eliance association ainsi que par les...

Un avenant révise le travail sur un jour férié ou un jour de repos dans la CCN des activités hippiques

Les partenaires sociaux de la convention collective nationale (CCN) des activités hippiques (IDCC 7026) ont mis à jour les modalités de travail pendant un jour férié ou un jour de repos hebdomadaire. Ce sont précisément les mesures qui concernent l'entraînement de chevaux de courses et débourrage pré-entraînement au trot qui sont visées. L'avenant 4 à la CCN a été...

Les salaires et primes 2025 de la CCN des activités hippiques sont publiés

Par un avenant n° 3 à leur convention collective nationale (CCN), les partenaires sociaux des activités hippiques (IDCC 7026) font évoluer les salaires, les primes et indemnités liées aux déplacements. Cet avenant est daté du 13 mai 2025 et s'applique depuis le 1er juin 2025. Le texte a été signé par les organisations d'employeurs AEDG et SEDJ, d'une part, et par les...

La cession du holding du courtier français Leader Insurance examinée par l’Autorité de la concurrence

L'Autorité de la concurrence signale un nouveau projet de rachat d'un courtier français. Ce projet implique la tête du Groupe Leader Insurance. C'est Ardonagh France, entité française du groupe Ardonagh, basé en Grande-Bretagne, qui envisage d'acquérir le contrôle exclusif de la société Génération Insurance, à la tête du Groupe Leader Insurance et de nombreuses autres filiales. Cette concentration peut faire l'objet d'observations jusqu'au 3 décembre...