Le pension gap est la somme qu’il faut verser chaque année, durant sa période d’activité, pour bénéficier, durant sa retraite, d’un revenu de remplacement égal à 70% de ses revenus d’activité. L’assureur Aviva s’est livré à une étude européenne sur le sujet. Les résultats ne manquent pas d’intérêt.
Tous les pays européens frappés par le pension gap
Premier point: aucun pays européen n’échappe à ce “pension gap”, c’est-à-dire à cette chute de revenus au moment du départ à la retraite.
Au Royaume-Uni, le pension gap moyen est de 10.300 livres, soit un peu plus de 12.000€. Autrement dit, il faudrait que chaque Britannique épargne chaque année 12.000€ durant sa vie active pour compléter sa retraite afin qu’elle atteigne 70% de ses revenus gagnés durant la période d’activité.
En France, ce pension gap est légèrement inférieur à 8.000€.
Ces chiffres illustrent la dégradation naturelle du taux de remplacement des revenus à la retraite du fait du vieillissement de la population.
Des effets macroéconomiques puissants
Pour mieux mesurer l’impact de ces chiffres, une compréhension macroéconomique n’est inutile. Selon Aviva, il faudrait que le Royaume-Uni dégage une épargne annuelle globale de 380 milliards€, l’Allemagne de 470 milliards€ et la France de 245 milliards€ pour amener sa population à un taux de remplacement des revenus à la retraite de 70%.
Tout la question est évidemment de savoir si cette augmentation de l’épargne doit passer par des choix politiques ou des choix individuels. On sait qu’en France il existe une préférence pour l’action politique collective, alors que les choix individuels sont beaucoup plus appréciés dans le monde anglo-saxon. Il n’en reste pas moins que ce pension gap concerne d’abord des personnes dont les revenus sont très supérieurs à la moyenne. Les laisser libres de se débrouiller n’est donc pas absurde, moyennant un éventuel geste fiscal sur leurs versements.