L’INSEE vient d’annoncer une croissance de 0,6% au premier trimestre 2015. C’est un bon chiffre, comparé aux craintes exprimées jusqu’ici et, à n’en pas douter, le gouvernement ne manquera pas de le présenter comme un succès. Une hirondelle ne fait malheureusement pas le printemps, et cette annonce appelle quand même quelques remarques.
Les chiffres 2014 revus à la baisse
L’INSEE considère que, au quatrième trimestre 2014, la croissance a finalement été de 0% au lieu de 0,1%. Le PIB de 2014 s’élèverait à 2.062 milliards contre 2.058 milliards en 2013. La performance de l’année (0,2 point) reste donc extrêmement faible!
Une croissance due à des facteurs exogènes
Comme l’INSEE le souligne, la croissance est portée par la baisse des températures et du prix du pétrole. La consommation des ménages reste atone en services, mais progresse en achat d’énergie et dans l’automobile. Le phénomène n’est donc guère encourageant…
L’investissement recule de nouveau
L’INSEE pointe également le recul de l’investissement des ménages et la quasi-stagnation de l’investissement des entreprises. Ce dernier progresse de 0,2% après un recul au quatrième trimestre. Ces données ne suffisent pas pour prédire un mouvement de fond en 2015.
Les marchés financiers déstabilisés par la crise grecque
La situation européenne paraît peu prometteuse pour 2015. Entre le referendum britannique, préparatoire d’un possible “Brexit” et le défaut grec déjà bien enclenché, les perspectives globales ne sont pas bonnes. Disons-le franchement: les marchés anticipent un gros coup de tabac continental qui ne devrait pas favoriser l’activité.
Les taux bas épuisent l’économie
Dernier élément de pessimisme: les taux bas. La politique d’assouplissement de la BCE tue les rendements et prépare une belle crise obligataire. De premiers soubresauts sont apparus la semaine dernière, avec une opération en règle menée par l’ancien président de PIMCO, qui est parvenu à provoquer une flambée du bund allemand. Au train où vont les taux… les marchés devraient être lessivés d’ici à la fin de l’année.
Bref, une hirondelle de croissance ne fait pas le printemps de l’économie.