Trois jours après la dernière journée de mobilisation des “gilets jaunes”, c’est au tour de la CGT et de FO – notamment – d’appeler à l’action. Salariés du public et du privé, mais également étudiants et lycéens sont appelés à faire grève et à rejoindre les cortèges syndicaux organisés un peu partout en France.
De fait, cette mobilisation apparaît toutefois comme étant avant tout symbolique.
Des revendications vastes
Justifiant la mobilisation du jour, la CGT et FO avancent leurs revendications sociales. Ainsi, la CGT met en avant sa volonté de “gagner l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, l’égalité femmes-hommes et un véritable droit à l’éducation et à la formation”, de “renforcer notre protection sociale et notre système solidaire de retraite par répartition” et enfin de “répondre aux enjeux climatiques et environnementaux, tout en développant des emplois de qualité”.
De la même manière, FO revendique, entre autres choses, une augmentation générale des salaires, l’égalité professionnelle, la défense de “services publics de qualité, partout sur le territoire”, une “sécurité sociale solidaire”, une protection sociale tout aussi solidaire et de haut niveau ou encore une transition écologique qui soit socialement juste.
Une mobilisation incertaine
L’ambition revendicative de la CGT et de FO n’augure pas nécessairement d’une mobilisation d’ampleur. Aux dernières nouvelles, dans le secteur privé – plusieurs fois faisant coutume – l’appel à la grève ne devrait pas être beaucoup suivi.
Dans le secteur public ou para-public, il serait à peine plus suivi. Dans les transports en commun – RATP, SNCF et contrôle aérien notamment – le trafic est annoncé faiblement perturbé. L’appel à la grève ne devrait pas non plus faire recette dans le secteur hospitalier. Il pourrait, certes, être un peu plus suivi au Pôle Emploi – où les relations sociales internes sont tendues et où les perspectives d’étatisation inquiètent les personnels – et dans l’Education Nationale.
Reprendre la main
En réalité, la CGT et FO elles-mêmes ne semblent pas s’attendre à autre chose qu’à un niveau relatif de mobilisation. Citée par le Figaro, Force Ouvrière estime ainsi que le niveau de la mobilisation ne saurait être tenu pour l’enjeu le plus important de la journée : “Il y a toujours un risque qu’il y ait peu de participation mais on ne peut pas être spectateur, ni caution de décisions qui pourraient être prises en matière sociale à l’issue du grand débat”.
Pour les deux confédérations salariales traditionnellement considérées comme contestataires, la journée de grève et de manifestations du 19 mars constitue une nouvelle occasion de tenter reprendre la main sur le cours des choses sociales. Prises au piège entre le mouvement des “gilets jaunes” – dont, d’ailleurs, la radicalisation ne servirait pas nécessairement les perspectives du mouvement syndical – et l’entreprise gouvernementale de canalisation de la colère sociale qu’est le “grand débat”, la CGT et FO se démènent afin de revenir au centre du jeu de la contestation sociale.