VIIème rapport d’évaluation de la CMU : la pauvreté se porte bien

Rédigé par le fonds de financement de la protection complémentaire de la couverture universelle du risque maladie et publié hier, le VIIème rapport (voir ici) sur d’évaluation de la loi CMU donne des indications précises sur le rapport au système de soins des personnes en situation de pauvreté. En filigrane, on y relève que la France s’accommode bien de son taux de pauvreté. 

Un statut social en plein boom

Le VIIème rapport sur la CMU porte à la fois sur les bénéficiaires de la CMU-C – couverture maladie universelle complémentaire – et sur ceux de l’ACS – aide au paiement d’une complémentaire santé. Les premiers sont au nombre de 5,5 millions et les seconds au nombre de 1,4 millions. Les quelque 6,9 millions de bénéficiaires de la CMU-C ou de l’ACS forment un groupe social qui se caractérise notamment par son grand dynamisme. En l’espace de cinq ans, leurs effectifs ont augmenté respectivement de 25 % et de plus de… 100 %. Autant d’excellentes nouvelles quant à la situation de la société française. Encore faut-il préciser que le niveau de non recours à ces aides est important : entre 1,45 et 2,7 millions dans le cas de la CMU-C et entre 2,1 et 3,6 millions dans le cas de l’ACS. De belles et prometteuses marges de progression ! 

Finis les sans-dents !

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le rapport insiste sur l’amélioration du niveau des soins auxquels peuvent avoir accès les populations couvertes par la CMU-C et l’ACS. Ainsi, depuis 2014, les bénéficiaires de la CMU-C peuvent mieux s’équiper en audio-prothésie et, depuis 2017, ils peuvent en outre profiter de soins dentaires nettement améliorés. Pour leur part, depuis la réforme de l’ACS de 2015, ses bénéficiaires peuvent majoritairement compter sur des contrats de moyenne gamme – contre des contrats bas de gamme auparavant – et mieux financés par l’ACS – à 62 % contre 55 % avant 2015. Surtout, pouvant s’appuyer sur l’opposabilité des tarifs médicaux, les bénéficiaires de l’ACS jouissent d’un avantage notable par rapport aux assurés n’ayant pas l’ACS. En somme : les sans-dents seraient une espèce en voie d’extinction. 

Une machine bien rôdée

Enfin, nos lecteurs seront ravis d’apprendre que le fonds CMU-C ne connaît (presque) pas la crise. Certes, ce n’est pas grâce à l’Etat : après avoir, au départ, financé ce fonds aux trois-quarts, contre un quart aux assureurs par le biais d’une contribution sur les primes des complémentaires santé, la fameuse TSA, il a fini par juger bon de laisser les assureurs prendre seuls, ou à peu de choses près, leurs responsabilités. La TSA finance aujourd’hui l’essentiel du fonds CMU-C. Si les pouvoirs publics ont pu déplorer le moindre rendement de ladite TSA à la suite de la mise en oeuvre de l’ANI de 2013 – que les salariés n’en déduisent pas que l’Etat préférait l’ère des complémentaires santé plus chères… – ils ont toutefois rectifié le tir en 2017 en allouant une plus grande part de la TSA au fonds CMU-C. Bilan : les comptes sont équilibrés, au moins pour 2017 et 2018. 

A la lecture du VIIème rapport d’évaluation sur la loi CMU, on en viendrait presque à se dire qu’il n’y a pas de quoi se plaindre de la pauvreté en France. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : rejet du socle solidaire et responsable par la ministre Amélie de Montchalin

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #5 : les 3 grandes actualités PSC du moment

Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : Stéphanie Rist défend le principe de la taxe Ocam

You May Also Like

Une nouvelle suppléante CFE-CGC arrive dans la CNNCEFP

La commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) accueille une nouvelle représentante du syndicat CFE-CGC au sein d'une sous-commission d'après un arrêté publié au Journal officiel. Il s'agit de Héloïse Demoge qui prend ainsi la place d'Adèle Gris en tant que suppléante au sein de la sous-commission des conventions et accords. Retrouvez l'...

Avis d’extension d’un avenant de prévoyance dans la CCN des détaillants fabricants en confiserie

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 13 décembre 2025, les dispositions de l'avenant n° 10 du 18 avril 2025 à l'avenant n° 18 du 16 janvier 2013 relatif au régime de prévoyance, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des détaillants et détaillants-fabricants de la confiserie, chocolaterie, biscuiterie (...