La réforme du droit du travail analysée par la CFTC

Cet article a été initialement publié sur le site de la CFTC

Réforme du droit du travail

Une nouvelle opportunité de dynamiser le dialogue social au service de l’emploi 

 

La CFTC accueille avec un esprit d’ouverture les annonces faites hier par le Président de la République concernant la réforme du droit du travail. Si l’objectif visé consiste à accélérer l’embauche, pérenniser l’emploi existant et consolider la compétitivité au moyen d’un droit plus adapté à la réalité des entreprises et sans que cela se fasse au détriment des salariés, alors la CFTC sera force de proposition. Syndicat de construction sociale, elle voit dans le renforcement de la négociation collective de branche et d’entreprise la concrétisation du principe de subsidiarité indissociable de son histoire et de ses valeurs. 

L’élargissement des possibilités de déroger par la négociation à la règle devra cependant s’inscrire dans un cadre dont les piliers ne sauraient être négociables. Parmi ces piliers, la durée légale du travail, le SMIC ou encore les règles d’ordre public en matière de sécurité et de santé au travail qui relèvent des principes constitutionnels. Plus largement, c’est aussi à l’ensemble des normes internationales qu’il ne saurait être question de déroger. En termes de méthode, les accords dérogatoires de branche, comme d’entreprise, devront nécessairement être majoritaires, c’est-à-dire signés par une ou plusieurs organisations syndicales ayant obtenu plus de 50 % des voix aux élections d’entreprise. 

La notion même de dérogation suppose la préexistence de règles. Si, de ce point de vue, la CFTC conçoit l’utilité d’alléger le Code du travail, elle veillera à ce qu’« allègement » ne rime pas avec « affaiblissement ». Loin d’affaiblir les droits des salariés, la CFTC voit dans le renforcement de la négociation collective de branche et d’entreprise, l’occasion de dynamiser le dialogue social au bénéfice des salariés. Ainsi et quel que soit le niveau de négociation, toute nouvelle dérogation à la norme supérieure devra trouver sa compensation dont la nature et l’objet varieront selon les spécificités de branches, d’entreprises et selon leur dynamique sociale. Il peut s’agir d’embauches, de consolidation de droits existants (formation, prévoyance…) ou encore de droits nouveaux. Le premier de ces droits nouveaux pourrait d’ailleurs figurer dans le futur projet de loi. 

La CFTC préconise ainsi une provision pour sécurisation sociale. En contrepartie des nouvelles possibilités de déroger à la norme supérieure par accord et dans la limite des droits fondamentaux, il s’agirait pour les entreprises de provisionner le risque que ces mêmes dérogations peuvent occasionner pour l’emploi (quantitativement et qualitativement). Cette provision conduisant à neutraliser financièrement ce risque, et à sécuriser socialement le parcours du salarié. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...