Cette publication a été diffusée par l’organisation d’employeurs France Chimie.
France Chimie dresse l’état des lieux du secteur en France dans le contexte de la crise sanitaire et trace des perspectives.
La Chimie en France s’est montrée globalement résiliente en 2020. Secteur indispensable pour alimenter l’économie productive et fournir aux Français les produits nécessaires à la santé, l’hygiène, l’agro-alimentaire, aux services vitaux ou à la protection des biens et équipements, elle est parvenue à assurer la continuité de ses opérations et à préserver l’emploi (croissance des emplois de 0,8% dans la branche et maintien de la dynamique en faveur de l’alternance).
Cette résilience permet à la Chimie, 1er secteur industriel exportateur, de confirmer sa contribution clé à la balance commerciale de la France. Mais cette dynamique cache de fortes disparités entre les secteurs de la Chimie, certains d’entre eux ayant été directement impactés par l’arrêt du bâtiment, la fermeture des réseaux de distribution des cosmétiques et la baisse d’activité de l’automobile et de l’aéronautique lors du premier confinement. Au global, la Chimie en France sort de la crise plus marquée que le reste de la Chimie européenne (baisse de 9%[1] contre -1,9% en moyenne dans l’Union européenne) mais s’est inscrite à partir du quatrième trimestre dans la même dynamique de reprise.
L’activité de la Chimie en France est prévue en net rebond en 2021, même si le début d’année est marqué par des tensions conjoncturelles. Sortant d’une période de faible demande ayant conduit à une réduction des stocks, la production doit faire face à une reprise plus forte qu’anticipé des marchés mondiaux. L’accumulation exceptionnelle de forces majeures (vague de froid au Texas, incidents techniques), la programmation de grands arrêts de maintenance initialement prévus en 2020 et les difficultés sur le fret maritime ont aggravé une situation de tensions en volume et en prix, qui devrait se normaliser à l’été. Au global, le rebond en 2021 – estimé par France Chimie entre 6 et 7% en volume – bénéficiera notamment du rattrapage mécanique attendu en France du PIB et de l’amélioration des échanges internationaux.
La Chimie maintient sa dynamique de transformation
La Chimie poursuit son ambitieux plan de transformation au service d’une société durable. Plus de 80 projets d’entreprises du secteur (dont la moitié portés par des PME) ont déjà été retenus dans le cadre de France Relance. 1,2 milliard d’euros d’investissement seront ainsi matérialisés dans les deux prochaines années en faveur de la localisation de productions critiques (49% de l’investissement soutenu), de la décarbonation (13%), du développement des filières d’excellence du futur (25%) et de la croissance des PME (13%).
La mobilisation de la Chimie pour la transition énergétique a récemment été reconnue par le Conseil National de l’Industrie (CNI). En effet, la Chimie est le secteur industriel dont les projets portés par France Relance aboutissent à la plus importante réduction des émissions de CO2 (195 000 tCO2e / an). Le secteur a confiance dans la sécurisation d’une trajectoire de réduction de plus d’un quart de ses émissions en 2030 par rapport à 2015. Pour aller plus loin et viser les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone à 2030, les entreprises de la Chimie se sont engagées à évaluer le potentiel des ruptures technologiques (hydrogène décarboné, capture, stockage ou valorisation du CO2, électrification des procédés…). Par ailleurs, elles continueront à mettre leur capacité d’innovation au service de la décarbonation de l’économie : matériaux pour les batteries, les électrolyseurs et piles à combustible, produits biosourcés, recyclage chimique des polymères et nouvelles technologies de production de principes actifs et intermédiaires.
[1] Baisse en volume pour la Chimie, hors chimie fine pharmaceutique. Baisse de 8% sur le périmètre Chimie France complet.