Des députés veulent prolonger la protection des femmes de retour de maternité

Le 1er juillet 2015, les députés du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste à l’Assemblée nationale ont déposé une proposition de loi relatif à la protection des femmes à l’issue de leur maternité. 

 

Une proposition favorable aux salariées

Les députés proposent de prolonger la période pendant laquelle le contrat de travail ne peut pas être rompu à l’initiative de l’employeur pour les femmes à l’issue de leurs congés liés à la grossesse ou à la maternité. 

Le droit français pose déjà le principe de l’interdiction de licencier pendant les quatre semaines suivant l’expiration des périodes de suspension du contrat de travail auxquelles les femmes ont droit au titre du congé de maternité. 

Mais les députés auteurs de la proposition estiment que ce délai reste court et source d’insécurité. Ils font le rapprochement avec ce qui existe dans les autres Etats : en Allemagne par exemple la protection dure 4 mois après la naissance de l’enfant, en Espagne ce délai est de 9 mois, en Italie une femme ne peut pas être licenciée à partir du moment où elle est enceinte jusqu’au premier anniversaire de l’enfant. 

Les députés considèrent que la période de 4 semaines prévue est France est trop courte. Ils proposent donc de porter à 10 semaines la durée de protection, ce qui correspondrait à la durée totale minimale du congé postnatal. 

 

Une proposition en réponse à la jurisprudence

La proposition de loi est également une réponse à la jurisprudence qui a précisé l’articulation qu’il pouvait y avoir entre la protection associée au congé maternité et la prise de congés payés. 

Il s’agissait d’une salariée qui avait pris 6 semaines de congés payés après son congé maternité. Or, dès sa reprise de travail, elle était convoquée en vue d’une procédure de licenciement pour motif personnel. Or la Cour de cassation affirme que “la période de protection de quatre semaines suivant le congé maternité” était bien suspendue par la prise des congés payés. Le point de départ du délai de protection de quatre semaines est donc fixé au jour de la reprise du travail par la salariée. 

Pour éviter toute instabilité juridique, les auteurs de la proposition de loi préfèrent inscrire dans leur texte des dispositions adaptant le droit à cette jurisprudence. 

Ainsi, leur proposition modifie le Code du travail pour porter la période de protection des salariées à l’issue de leur congé maternité est de 4 à 10 semaines et tient compte de la prise de congés payés immédiatement après ledit congé maternité. 

 

Cette proposition a été renvoyée à la commission des affaires sociales pour y être débattue. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...