Cet article a été initialement sur le site du syndicat de salariés CFDT.
Face au manque de masques, les policiers sont inquiets quant aux risques qu’ils courent dans l’exercice de leurs missions. Mais plutôt que de se résigner, Alternative-Police CFDT, s’organise pour essayer d’équiper les agents, sans pour autant oublier d’être solidaire avec les personnels soignants.
« Face à la crise sanitaire, les forces de sécurité, dont les policiers, ne doivent pas être les laissés pour compte », insiste Denis Jacob, secrétaire général d’Alternative Police CFDT, au lendemain de l’annonce du ministère de l’Intérieur de retirer les moyens de protection destinés aux agents. » Si la décision de redistribuer les masques FFP2 aux personnels soignants ne souffre d’aucune contestation, Denis Jacob dénonce la méthode et le risque qu’elle fait peser sur les agents et leur famille. « Elle met en danger l’ensemble des collègues, mobilisés sur le terrain, qui sont chargés de faire appliquer les règles de confinement ». Pour Alternative Police, la priorité est claire : ne pas exposer inutilement les agents. « Nous appelons les policiers à alléger, voire à ne pas effectuer, les contrôles faute de moyens suffisants. » Parce qu’Alternative Police refuse cet état de fait, elle a lancé une collecte en ligne afin de financer l’achat de matériel. « C’est collectivement que nous ferons face à cette épidémie et c’est collectivement que nous pourrons la combattre et la vaincre ». En attendant de trouver une solution pérenne, le syndicat appelle à la solidarité des particuliers et des entreprises. L’objectif est de récolter des fonds pour pallier les insuffisances de l’Etat. 20 000 euros permettent de financer l’achat de 100 000 masques. « De quoi tenir à peine quelques jours. »
Système D et solidarité avec les soignants
« C’est le système D, peste Cyril Baudesson, secrétaire zonal Grand-Est d’Alternative Police CFDT. Alors qu’une centaine de cas de COVID 19 ont été répertorié chez les policiers et que 5 000 sont en confinement sur l’ensemble du territoire, il regrette l’attitude du ministère. « Comment voulez-vous qu’on exerce notre mission sereinement ? » Face au manque de matériel, le syndicaliste a fait jouer son réseau et lancé un appel aux dons dès le 18 mars. Le représentant syndical a pu récupérer 18 000 masques, 1 500 paires de gants et plus de 60 litres de gel hydro-alcoolique. « Nous avons pu effectuer des livraisons dans les 51 commissariats de la zone, au plus grand soulagement des collègues, mais on ne tiendra pas longtemps comme ça, » prévient Cyril. Néanmoins, comme la solidarité n’est pas qu’un vain mot, les syndicalistes policiers ont fait le choix de donner moitié des masques récoltés aux personnels hospitaliers et infirmières libérales de la région.