Une salariée en congé maternité est aussi concernée par les augmentations de salaire

Cet article provient du site du syndicat de salariés FO

 

Troquer l’augmentation générale de salaire d’une salariée par une prime à son retour de maternité est illégal et contrevient même à l’ordre public, a estimé la Cour de cassation le 14 février 2018 (Cass. soc., 14-2-18, n°16-25323). 

Engagée le 28 août 2006 en qualité de chargée de communication, une salariée doit se tourner vers la juridiction prud’homale : son employeur lui a en effet octroyé, à son retour de congé maternité et de congé parental (soit neuf mois en 2008), pour son quatrième enfant, une prime exceptionnelle de 400 euros pour l’année 2008, à la place de l’augmentation générale des salaires au sein de l’entreprise. L’affaire se retrouve devant la Cour de cassation, qui casse partiellement la décision de la cour d’appel en date du 6 septembre 2016. 

Même en son accord

Et cela parce qu’elle juge que l’article L 1225-26 du Code du travail a été violé. En effet, selon ce texte, en l’absence d’accord collectif déterminant des garanties d’évolution de la rémunération des salariées pendant le congé de maternité et à la suite de ce congé, la rémunération des salariées en congé maternité est majorée, à la suite de ce congé, des augmentations générales ainsi que de la moyenne des augmentations individuelles perçues pendant la durée de ce congé par les salariés relevant de la même catégorie professionnelle ou, à défaut, de la moyenne des augmentations individuelles dans l’entreprise. De plus, il ne peut être dérogé à ces dispositions d’ordre public, qui mettent en œuvre le principe d’égalité des chances et d’égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d’emploi et de travail. Ces dispositions découlent de l’article 2 § 7, 2e alinéa de la directive 76/207/CEE du 9 février 1976, devenu l’article 15 de la directive 2006/54/CE du Parlement européen et du Conseil du 5 juillet 2006 relative à ce principe. Le fait que la salariée avait fini par accepter cette prime, ce que la cour d’appel avait retenu, n’autorise pas l’employeur à déroger à la loi en lui donnant cette prime à la place de l’augmentation générale de salaire. Question de principe. 

Zoom : Pas de dérogations On ne peut pas déroger à des dispositions juridiques d’ordre public par un contrat ou une convention, dont les clauses seraient alors nulles et inapplicables. Il n’existe pas de définition véritablement précise de l’ordre public, généralement des libertés fondamentales, mais son caractère est déterminé par un texte ou par la jurisprudence. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : rejet du socle solidaire et responsable par Thibault Bazin

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #5 : les 3 grandes actualités PSC du moment

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

You May Also Like

Une nouvelle suppléante CFE-CGC arrive dans la CNNCEFP

La commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) accueille une nouvelle représentante du syndicat CFE-CGC au sein d'une sous-commission d'après un arrêté publié au Journal officiel. Il s'agit de Héloïse Demoge qui prend ainsi la place d'Adèle Gris en tant que suppléante au sein de la sous-commission des conventions et accords. Retrouvez l'...

Avis d’extension d’un avenant de prévoyance dans la CCN des détaillants fabricants en confiserie

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 13 décembre 2025, les dispositions de l'avenant n° 10 du 18 avril 2025 à l'avenant n° 18 du 16 janvier 2013 relatif au régime de prévoyance, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des détaillants et détaillants-fabricants de la confiserie, chocolaterie, biscuiterie (...