Contre l’avis du gouvernement, le Sénat repousse l’âge de départ en retraite à 63 ans

Le Sénat a voté, vendredi 16 novembre, le passage de l’âge légal de départ en retraite du 62 ans à 63 ans. Une mesure jugée démagogique mais qui vise à compenser l’indexation sur l’inflation des pensions de retraite et allocations familiales. 

« Nous pensons qu’avec l’augmentation de l’espérance de vie, l’augmentation de de la durée de cotisation est une condition impérative pour assurer l’équilibre de notre système de retraites et assurer un niveau de vie satisfaisant aux futurs retraités » déclarait le sénateur LR René-Paul Savary.  

Vendredi dernier, le Sénat a officiellement adopté le recul de l’âge légal de départ en retraite. D’après la proposition majoritairement soutenue par la droite, l’amendement visant à être inclus dans le PLFSS2019, présuppose que les personnes nées à partir du 1er mai 2018 pourront partir en retraite à 63 ans et non plus 62 ans. 

Compenser les pertes de pouvoir d’achat

Ainsi, l’Assemblée nationale a voté, le 30 octobre dernier, une limitation à 0,3% de la revalorisation de ces prestations sociales, bien en-deçà de l’inflation, pour économiser 1,8 milliard d’euros. En plus de la hausse de la CSG, le Sénat constate une perte de pouvoir d’achat des retraités et futurs retraités. 

Avec une espérance de vie en hausse, les sénateurs motivent leur décision de reculer l’âge de retraite avec la peur de voir des salariés partir trop vite en retraite et ne pas accéder à la totalité de leurs droits.  

Néanmoins, ce vote apparaît, pour les sénateurs PS et LaREM comme étant démagogique. Ils ont tous votés contre (111 voix contre, 198 pour). Par ailleurs, ce vote se pose aussi comme étant contraire à la ligne dictée par le gouvernement. Agnès Buzyn dénonçait « une pratique ancienne » que de modifier « brutalement les paramètres ». A l’inverse, elle défend la position de Jean-Paul Delevoye.  

C’est de la démagogie que de dire que nous nous attaquons aujourd’hui aux retraités. 

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé 

 

L’Assemblée Nationale pourra néanmoins revenir sur ce vote mardi 20 novembre lors d’un vote solennel. 

 

 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...