C’est quoi un représentant du personnel en entreprise ?

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFE-CGC

 

En 2017, plus de 600 000 salariés exerçaient au moins un mandat d’élu dans leur entreprise, selon une étude du ministère du Travail*. Portrait-robot de ces représentants du personnel.  

 

  • 600 000

 

En 2017, plus de 600 000 salariés (environ 6 % des salariés du secteur marchand et associatif, hors agriculture) exerçaient un ou plusieurs mandats d’élu (titulaire ou suppléant) et de délégué syndical. A noter : 85 % des représentants du personnel (RP) n’exercent que des mandats d’élu et 15 % exercent un mandat de délégué syndical, très souvent couplé avec au moins un mandat d’élu. Deux représentants du personnel sur trois (69 %) exercent un seul mandat, 20 % en exercent deux et 11 % remplissent à la fois un mandat de délégué syndical (DS) et au moins un mandat électif.  

  • 78 %

des salariés déclarent disposer d’élus du personnel ou de délégués syndicaux sur leur lieu de travail. Plus d’un salarié sur deux (51 %) indiquent travailler dans des établissements dotés à la fois d’élus du personnel et de délégués syndicaux.  

  • Une forte majorité d’hommes

62 % des représentants du personnel sont des hommes. Globalement, ces derniers sont surreprésentés par rapport aux femmes quel que soit le mandat exercé, sauf dans le cas de la délégation unique du personnel (ou autre instance unique) où la parité est mieux respectée parmi les membres élus (38 % de femmes). Les femmes sont en particulier sous-représentées parmi les membres du CHSCT (32 %) et chez les délégués syndicaux (27 %).  

  • Un âge moyen plus avancé que la moyenne des salariés

65 % des représentants du personnel ont entre 40 et 59 ans, contre 54 % pour l’ensemble des salariés. Seuls 6 % des RP sont âgés de moins de 30 ans (17 % pour l’ensemble des salariés). En moyenne, les délégués syndicaux sont plus âgés que les élus (42 % des DS ont 50 ou plus contre 29 % des élus). En termes d’ancienneté, 6 représentants du personnel sur 10 ont plus de 12 ans d’ancienneté dans l’entreprise (versus 44 % pour l’ensemble des salariés). « La stabilité de l’emploi et la connaissance du lieu de travail constituent souvent des conditions préalables à l’engagement dans un mandat de représentant ou dans la décision d’adhérer à un syndicat », souligne l’étude.  

  • 56 %

des représentants du personnel sont syndiqués. La moitié d’entre eux (51 %) indiquent que ce sont des facteurs relationnels (démarche d’un représentant syndical, invitation d’un collègue de travail, conseils de l’entourage familial ou amical) qui les ont conduits à se syndiquer. Autres facteurs déterminants : un problème avec l’employeur/la hiérarchie ou un contexte de changements importants dans l’entreprise (PSE, fusion…). A l’inverse, 42 % des représentants du personnel déclarent ne pas avoir voulu adhérer à une organisation syndicale, estimant ne pas avoir besoin d’être syndiqué pour se défendre. L’absence d’une section syndicale dans l’entreprise est également fréquemment citée, précise l’étude.  

  • 80 %

des représentants du personnel – syndiqués ou non – pensent bien « traduire les aspirations des salariés », étant notamment plus informés que l’ensemble des salariés sur les salaires, le temps de travail, les emplois, les conditions de travail et la formation professionnelle.  

  • Emploi, promotion, augmentation… La crainte de discriminations

Globalement, les représentants du personnel syndiqués sont plus nombreux que la moyenne des salariés ou que les élus sur liste non syndicale à ne pas avoir bénéficié de promotions ou d’augmentations salariales, ou à exprimer des craintes quant au risque de perdre leur emploi dans un futur proche, relève l’étude. Parmi les RP, les délégués syndicaux apparaissent comme les plus exposés, juste devant les élus sur liste syndicale. Dans le détail, seuls 15 % des DS déclarent avoir bénéficié d’une promotion au cours des trois dernières années, contre 22 % des élus syndiqués, 28 % des élus non syndiqués et 27 % de l’ensemble des salariés. Enfin, 22 % des DS affirment que le risque de perdre son emploi dans les 12 mois à venir est très élevé ou élevé, contre 13 % des élus non syndiqués et 12 % des salariés.*« Les représentants du personnel dans l’entreprise : des salariés comme les autres ? », étude Dares (ministère du Travail) sous la conduite de Maria Teresa Pignoni (janvier 2019).  

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