Les pharmacies récupèrent 7,4 milliards d’euros sur la distribution de médicaments

La Cour des comptes a rendu son rapport annuel sur la sécurité sociale. On y trouve notamment le coût de distribution des médicaments, qui se révèle être une dépense considérable, du fait de la marge que peuvent percevoir les pharmacies d’officine. 

 

La distribution des médicaments reposait début 2017 sur un réseau de plus de 22 000 pharmacies d’officine, l’un des plus denses de l’Union européenne. Le circuit de la distribution du médicament, reste caractérisé par la persistance d’un réseau excédentaire de pharmacies, par rapport à la population à desservir. 

Mais ce que pointe surtout la Cour, c’est le système de double rémunération sur lequel repose la distribution des médicaments. D’une part la distribution est régie par une rémunération réglementée ; d’autre part, les pharmacies d’officine peuvent accroitre leur marge grâce à des remises, ristournes, avantages commerciaux et financiers parfois accordés par les entreprises pharmaceutiques. 

Ce système si particulier en Europe engendre un coût supplémentaire qui permet toutefois de faire vivre plus de pharmacies d’officine que dans les pays voisins. 

Les pharmacies bénéficient de marges importantes

Le coût total de distribution des médicaments, directement intégré au prix de vente, atteint le chiffre colossal de 8,3 milliards d’euros en 2015. Cela prend en compte la rémunération des pharmacies d’officine pour la distribution des médicaments remboursés, soit 7,4 milliards d’euros environ. Ajoutez à cela les marges réglementées perçues par les grossistes-répartiteurs, largement inférieures avec 900 millions d’euros, et nous voici à un coût plus de 8 milliards d’euros. A titre comparatif, les coûts de distribution représentent 31 % de la dépense totale des médicaments en ville pour la même année. 

Une marge démesurée sur la distribution en gros

En ce qui concerne les pharmacies d’officine, elles ont perçu en 2015 pas moins 516 millions d’euros de marge sur la distribution en gros. Ce montant regroupe les marges perçues sur la vente directe, et la rétrocession de médicaments. En effet, elles augmentent leurs revenus en cas d’achat direct. En 2015, elles ont ainsi perçu 293 millions d’euros. Il y a 10 ans, cette marge représentait 50 millions de moins, une augmentation démesurée. 

Selon le rapport, cela s’expliquerait par le code de la sécurité sociale, qui établit que le prix public des médicaments remboursables comporte des marges réglementées de distribution fixées par arrêté. 

 

Rapport Cour des comptes from Société Tripalio 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #3 : les enjeux de la rentrée de septembre 2025

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #1 : Les accords santé face aux fusions de CCN

You May Also Like

Une nouvelle suppléante CFE-CGC arrive dans la CNNCEFP

La commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) accueille une nouvelle représentante du syndicat CFE-CGC au sein d'une sous-commission d'après un arrêté publié au Journal officiel. Il s'agit de Héloïse Demoge qui prend ainsi la place d'Adèle Gris en tant que suppléante au sein de la sous-commission des conventions et accords. Retrouvez l'...

Avis d’extension d’un avenant de prévoyance dans la CCN des détaillants fabricants en confiserie

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 13 décembre 2025, les dispositions de l'avenant n° 10 du 18 avril 2025 à l'avenant n° 18 du 16 janvier 2013 relatif au régime de prévoyance, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des détaillants et détaillants-fabricants de la confiserie, chocolaterie, biscuiterie (...