Alors que les routiers et les dockers ont d’ores et déjà obtenu de se tenir à bonne distance des ordonnances travail, la branche du pétrole pourrait bien leur emboîter le pas dans les prochains jours. La méthode de court-circuitage de la réforme gouvernementale commence à être bien rodée…
Dans une lettre ouverte à l’union française des industries pétrolières (UFIP), la chambre patronale de la profession, la CGT – qui pourrait rapidement être rejointe par FO, franchement contestataire dans cette branche – promet le lancement d’une grève reconductible dans les installations pétrolières à compter du lundi 23 octobre si elle n’obtient pas la tenue de négociations paritaires, « en présence du ministère du Travail », sur le maintien de prérogatives larges pour la branche. Plus précisément, l’organisation salariale souhaite que « les éléments salariaux », « les anticipations au départ en retraite pour certaines catégories de salariés » ainsi que l’organisation du CHSCT, doivent continuer à être discutés au niveau de la branche et consignés dans une CCN s’imposant aux entreprises.
En d’autres termes, menace de conflit dur à l’appui, la CGT pétrole demande à l’UFIP de renoncer à l’application de pans importants des ordonnances et invite le ministère du Travail à assister à sa propre déroute. Le poids de la CGT – et de FO, si cette organisation en vient finalement à suivre la CGT – dans la branche, ainsi que le caractère stratégique du secteur d’activité pétrolier, pourraient contraindre le gouvernement à tendre une oreille attentive aux revendications cégétistes.