Tiens, le gouvernement revalorise l’indemnité légale de licenciement

Cela ressemble fort à un geste calculé du gouvernement alors que la bataille contre les ordonnances travail fait rage : l’indemnité légale de licenciement vient d’être revue à la hausse. Un décret datant d’hier vient de paraître au Journal officiel à ce sujet. 

Ce geste qui, on s’en doute, n’est pas désintéressé, est tout de même important. Le décret modifie plusieurs dispositions réglementaires relatives au calcul de l’indemnité de licenciement. 

 

Le calcul de l’indemnité de licenciement reprécisé pour les années non pleines

L’article R. 1234-1 du code du travail est complété par une phrase importante : “En cas d’année incomplète, l’indemnité est calculée proportionnellement au nombre de mois complets”. Cette précision paraît anodine mais elle uniformise le mode de calcul de l’indemnité de licenciement en cas d’année incomplète au sein d’une entreprise. 

 

Le calcul plus favorable de l’indemnité de licenciement

Le décret révise aussi l’article R. 1234-2 du code du travail relatif au calcul minimum de l’indemnité légale de licenciement. Précédemment, le montant minimum était de 1/5e de mois de salaire par année d’ancienneté, plus 2/15e de mois de salaire par année d’ancienneté supplémentaire au-delà de 10 ans d’ancienneté. Un salarié n’ayant que 10 ans d’ancienneté pouvait donc toucher au minimum 2 mois de salaires. 

Maintenant, le nouveau calcul est d’1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à 10 ans d’ancienneté. Puis 2/3 de mois de salaire par année supplémentaire au-delà de 10 ans. Ce mode de calcul est un peu plus favorable : un salarié qui aurait maintenant 10 ans d’ancienneté recevra au minimum 2 mois et demi de salaire. 

Mais c’est surtout le calcul de l’indemnité au-delà de 10 ans d’ancienneté qui est vraiment plus élevé en passant de 2/15e de mois de salaire par année à 2/3 de mois de salaire ! 

L’autre modification substantielle est celle de l’article R. 1234-4 du code du travail. Cet article est relatif au salaire à prendre en considération pour calculer l’indemnité de licenciement selon deux formules. La première formule qui était “le douzième de la rémunération des douze derniers mois précédant le licenciement” est changée. Elle devient “la moyenne mensuelle des douze derniers mois précédant le licenciement, ou lorsque la durée de service du salarié est inférieure à douze mois, la moyenne mensuelle de la rémunération de l’ensemble des mois précédant le licenciement“. 

Cela rééquilibre le calcul de l’indemnité de licenciement pour les salariés dont la durée de travail dans leur entreprise est inférieure à douze mois. Auparavant, le salaire pris en compte était divisé par douze, même pour les salariés qui étaient présents depuis moins d’un an, le gouvernement remédie donc utilement à cette incohérence. On saluera le timing de tous ces changements qui jouera, peut-être, en faveur du gouvernement. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

L’introuvable décret dédié à la santé collective des travailleurs des Esat

C'est aujourd'hui que tous les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) doivent obligatoirement être couverts en santé collective par leur employeur. Ces travailleurs (qui ne sont pas des salariés) sont censés pouvoir être dispensés d'adhérer à cette couverture, mais le décret n'est toujours pas paru. Tous les organismes de complémentaire...
Lire plus

Mutuelle à 1 euro par jour : enfin une réaction (timide) d’un poids lourd du secteur

Cela fera bientôt 15 jours que le Premier ministre Gabriel Attal a lancé l'idée d'une mutuelle à 1 euro par jour. Annoncée comme une révolution qui permettra enfin à toutes les personnes non assurées d'être couvertes à moindre frais, cette mesure mènerait plutôt à une complémentaire santé solidaire (CSS) dégradée qu'à une meilleure couverture de la population visée. Or la place...
Lire plus

Loi Evin : comment traiter les CCN dont la cotisation santé est assise sur le salaire

L'article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 est un pilier historique de la complémentaire santé collective. Grâce à lui, les anciens salariés d'une entreprise (voir le rappel ci-dessous) peuvent continuer à bénéficier de la même couverture santé que les salariés actifs. Cette couverture est maintenue à certaines conditions. L'une d'elle est centrale : c'est le plafonnement de la cotisation applicable à ces anciens salariés. Or calculer ce plafonnement relève du jeu d'équilibriste lorsque les conventions...
Lire plus

La cotisation santé augmentée de la CCN 51 est agréée

La réévaluation de la cotisation santé de la CCN 51 (IDCC 29) est un immense point de tension entre les partenaires sociaux du secteur. Après plusieurs mois de négociations, un accord a finalement été trouvé pour acter une hausse tarifaire destinée à rééquilibrer le régime. Ce texte vient tout juste d'être ...
Lire plus

J-7 pour la santé collective des travailleurs des Esat

Il ne reste plus que 7 jours avant l'application de l'obligation de couvrir les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) en santé collective. Cette réforme, dont quelques détails restent à définir, impactera grandement les employeurs qui relèvent majoritairement de la CCN 66 (IDCC 413). ...