Hier, avant la prise de parole du Premier ministre François Bayrou devant la presse nationale, nous faisions état des incidences possibles, sur le budget social 2026 de la nation, de la méthode de travail qu’il allait pouvoir mettre en œuvre afin de faire accepter par le Parlement tout ou partie de ses orientations d’économies budgétaires.
Deux points saillants méritent, s’agissant de ces incidences, d’être ici relevés. D’une part, et ce fut là sa principale annonce, François Bayrou a annoncé qu’il allait faire procéder à un vote de confiance à l’Assemblée Nationale le 8 septembre prochain, à la suite d’une déclaration de politique générale – qui, selon toute hypothèse, devrait largement porter sur le rééquilibrage des comptes publics. D’autre part, le chef du gouvernement n’a pas fait le choix de remettre en cause telle ou telle mesure du plan d’économies qu’il a proposé en juillet dernier. Il n’a pas, en particulier, proposé de revenir sur la suppression de deux jours fériés – mesure symbolique qui cristallise les oppositions à son projet – afin de tenter de faire passer la pilule des autres mesures.
Comme ceci était prévisible, la présentation d’une telle méthode de travail a donné lieu à des réactions critiques des différents partis d’opposition. De fait, à ce stade, on voit mal comme le Premier ministre va réussir à obtenir une majorité le 8 septembre prochain. Le départ du gouvernement ouvrirait une nouvelle période d’instabilité politique et institutionnelle – plus délicate encore que la précédente, y compris dans la mesure où l’état des finances publiques s’est dégradé par rapport à l’année dernière. Pour ce qui concerne enfin le budget de la protection sociale pour l’an prochain, il apparaît, au lendemain des déclarations de Matignon, être en suspens. Etant donné les risques de liquidité encourus par la Sécurité sociale, les financeurs privés de la protection sociale peuvent nourrir quelque inquiétude d’une telle configuration.