La ministre Buzyn a réaffirmé son intention de déployer le tiers-payant intégral en 2019, en recevant sur ce sujet un rapport de l’IGAS. Elle parie sur des outils simples et robustes pour réussir une opération qui apparaît comme très sensible et techniquement risquée.
“La ministre des Solidarités et de la Santé réaffirme sa volonté d’un déploiement effectif du tiers-payant intégral, sur la base d’outils simples et robustes. Elle se félicite de la dynamique engagée qui devrait permettre que les obstacles techniques à la généralisation du tiers-payant intégral soient levés au plus tard fin 2019. Elle souhaite que les déploiements prévus auprès des professionnels de santé soient mis en œuvre conformément aux préconisations de la mission IGAS.”
Selon la ministre, les outils des organismes complémentaires couvriront 75% des assurés à la mi-2018 et couvriront la totalité des assurés en septembre 2019.
La DSS débat du prix des audioprothèses
La direction de la sécurité sociale (DSS) a reçu les trois syndicats d’audioprothésistes (Unsaf, Synea et Synam), ainsi que le Collège d’audioprothèse, pour évoquer les perspectives du reste à charge zéro dans leurs domaines. Ils ont plaidé pour “l’étalement du calendrier de la réforme entre 2019 et 2022”, “[pour ne pas] mettre en péril l’équilibre économique du secteur ni détruire l’excellent maillage territorial actuel”, selon un document dont l’AFP a obtenu copie.
Cette mise en œuvre progressive se traduirait par la création d’un prix maximum pour certaines prothèses : 1.350 euros en 2019, puis 50 euros de moins chaque année jusqu’en 2022, pour arriver à 1.200 euros. Selon le ministère de la Santé, cette valeur correspond à une baisse de 20% par rapport au prix moyen d’une prothèse auditive en 2016, soit 1.475 euros.
Les audioprothésistes envisagent dans le même temps une hausse par étapes du remboursement par l’Assurance maladie, qui passerait de 120 euros par appareil aujourd’hui à 540 euros en 2022, ce qui représenterait à terme 320 millions d’euros de dépenses supplémentaires par an. La part des complémentaires santé (assureurs, mutuelles, instituts de prévoyance) augmenterait aussi, de 450 à 660 euros par prothèse, pour un coût estimé à 200 millions d’euros. Dans ce scénario, le remboursement intégral, objectif du “reste à charge zéro”, serait donc effectif à partir de 2022.
Les représentants de la profession souhaitent par ailleurs conserver une partie de leur offre à tarifs libres, mais avec le même niveau de remboursement à 1.200 euros par appareil. Ils s’opposent en outre au “découplage”, qui consisterait à dissocier le paiement de la prothèse et celui du suivi annuel.
Un appel en faveur des victimes des médicaments
L’avocat Charles-Joseph Oudin et la pneumologue Irène Frachon viennent de lancer un appel dans les colonnes de 20 Minutes à Agnès Buzyn pour faciliter et accélérer l’indemnisation des victimes de médicaments. Les procédures sont aujourd’hui longues, coûteuses, complexes. L’appel vise notamment le coût des expertises médicales à la charge des victimes en cas de litige, et les délais de traitement des dossiers.
Irène Frachon propose de créer un fonds: “Pourquoi ne pas créer un fonds de type assurantiel plutôt ? Pour chaque médicament vendu, on prélèverait 1 euro qui servirait à payer ces frais d’expertises et avancer des indemnisations pour les victimes.”
Une façon, donc, de faire payer les dégâts causés par les médicaments à tous les assurés sociaux.
Nouvelle manifestation de retraités contre la hausse de la CSG le 14 juin
Neuf organisations (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA) ont lancé un nouvel appel à manifester contre la hausse de la CSG. La journée de protestation se tiendra le 14 juin.
Mailly hué à son dernier congrès, à Lille
Le congrès de FO, qui doit permettre un passage de flambeau de Jean-Claude Mailly à Pascal Pavageau, a donné lieu à de longues huées contre le secrétaire général du syndicat. La base lui reproche son manque de combativité contre les ordonnances Macron. Le mandat de Pavageau devrait donc se traduire par un durcissement de la ligne confédérale vis-à-vis du gouvernement.
On notera que la salle a aussi désapprouvé l’auto-désignation de Jean-Claude Mailly au comité social et économique européen.