Thomas Cook : les salariés français sous le choc

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFDT.

Les 780 salariés français du voyagiste Thomas Cook (qui en emploie 22 000 dans le monde) sont toujours sous le choc de la faillite de la maison mère britannique le 23 septembre.  

En France, la filiale a demandé son placement en redressement judiciaire après que les élus, réunis en CCE le 26 septembre, ont donné un avis favorable à l’ouverture d’une procédure collective visant à « résoudre la situation au plus vite et favoriser les solutions de reprise de l’activité », précise la CFDT dans une lettre d’information aux salariés. 

Si l’annonce a pris tout le monde de court, la faillite de ce pionnier des agences de voyages est pour la CFDT révélatrice d’un secteur en crise. « Thomas Cook est le nuage qui cache l’ouragan, car sa chute n’est pas un cas isolé. » La Fédération des Services alerte depuis des années sur « la gestion délétère des agences de voyages et tours opérateurs. Selon un rapport sur les données sociales que nous avions demandé le secteur a connu une régression de ses effectifs de 19 %, passant de 39 743 salariés à 32 355 entre 2008 et 2015. Le nombre d’établissements a chuté de 6 202 à 5 655 sur la même période », détaille Stéphanie Dayan, secrétaire nationale fédérale. 

Une consultation nationale de tous les acteurs 

En cause, de nombreux facteurs : la concurrence d’internet, bien sûr, les délocalisations, les externalisations, la parcellisation du travail, une course aux bas prix impactant les conditions de travail. Ajouté à cela des erreurs de gestion de la maison mère, et c’est tout un secteur (Global Business Travel, BCD Travel, Egencia, Fram, etc.) qui se retrouve dans l’œil du cyclone. La CFDT-Services avait rencontré le ministère de l’Économie en mars dernier pour réclamer une consultation nationale de tous les acteurs, afin d’améliorer la transparence dans les comptes des entreprises multinationales et de mettre fin au dumping social qui gangrène ce secteur. Faute de chiffres nationaux, le ministère n’avait pas jugé l’affaire pressante, au vu de la « bonne santé » apparente du secteur. L’affaire Thomas Cook aura peut-être le mérite d’attirer l’attention sur ces difficultés. 

 

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