Cet article provient du site du syndicat de salariés CFDT
À Rennes, Laurent Berger avait invité les militants réunis au 49e congrès confédéral à « reprendre la main sur l’avenir du dialogue social interprofessionnel » et annoncé sa volonté de proposer un agenda social autonome au patronat dès l’été. C’est désormais le cas.
« C’est notre responsabilité de première organisation syndicale dans le privé d’impulser cette démarche », soulignait alors le secrétaire général, estimant que les sujets ne manquaient pas, des transformations des activités et de l’emploi aux règles et protections adéquates pour les formes d’emploi émergentes, en passant par la qualité de vie au travail et la conciliation des temps de vie.
Les contours de cet agenda social autonome se précisent. Après deux rencontres entre les numéros un des organisations syndicales et patronales (les 11 juillet et 12 septembre), les cinq organisations syndicales représentatives ont invité les représentants du patronat à s’affranchir du rythme de réformes imposé par l’exécutif depuis quinze mois et à écrire ensemble leur propre feuille de route. « Nos organisations syndicales sont très attachées au dialogue social et à la négociation collective interprofessionnelle entre les interlocuteurs sociaux, facteurs de progrès social au bénéfice tant des salariés que des entreprises », commence la lettre signée par les dirigeants CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC, et adressée au Medef, à la CPME et à l’U2P le 25 septembre. Un hasard de calendrier puisqu’au même moment le gouvernement transmettait sa lettre de cadrage sur l’assurance-chômage.
Cinq thèmes proposés
Les syndicats souhaitent « un agenda de délibérations et de négociations interprofessionnelles à débuter rapidement ». Parmi les thématiques, on retrouve celles évoquées par la CFDT en juin. À savoir la poursuite de la négociation sur l’encadrement (suspendue en mars dernier) et l’ouverture d’une négociation sur la qualité de vie au travail, en parallèle des concertations en cours avec le gouvernement sur la santé au travail. Les syndicats souhaitent également pouvoir ouvrir deux délibérations, l’une portant sur les transitions numériques, écologiques et énergétiques – avec en ligne de mire les nouvelles formes d’emploi et travailleurs des plateformes – l’autre sur les discriminations dans l’accès au travail. L’idée est d’avoir des délibérations sur le modèle de celle relative au télétravail en 2017. Enfin, une réflexion commune sur le modèle économique et social en Europe est souhaitée.