Salaires : grève en vue dans la CCN des transports routiers le 27 juin prochain

Ce communiqué provient du site du syndicat de salariés FO.

Face à l’indécence des propositions patronales, le syndicat exige la réouverture sans conditions de véritables NAO dans tous les secteurs de la branche.

Le terme est choisi, et dit la détermination de la fédération Transports et Logistique FO-UNCP à obtenir des résultats sur les salaires. Le 27 juin, elle appelle, avec quatre organisations, les 790 000 salariés de la branche à une première mobilisation, pour exiger la réouverture sans conditions de véritables NAO dans tous les secteurs de la Convention collective nationale du transport routier (CCNTR). Soit le transport routier de voyageurs, de marchandises, de fonds et de valeurs, sanitaire et le déménagement.

Si les employeurs persistent à faire la sourde oreille, il y aura de nouvelles mobilisations à la rentrée, plus longues, plus dures, avertit Patrice Clos, secrétaire général de la fédération Transports et Logistique FO-UNCP. Il n’y avait pas eu d’intersyndicale sur les salaires depuis dix ans, précise le militant. Ce front commun dit l’urgence sociale, l’urgence de faire entendre la voix des salariés, l’urgence d’aboutir.

Perte d’attractivité des métiers de la branche

Car rien n’y fait. Ni les hausses successives du Smic, à hauteur de 5,75 % depuis octobre 2021, ni la perte d’attractivité criante des métiers de la branche qui se traduit par une pénurie estimée à 96 000 salariés, soit 12 % du total des effectifs. Les propositions salariales patronales restent indécentes, appuie le militant.

Quand il y en a. Dans le transport de fonds et valeurs, il n’y a eu aucune revalorisation des grilles conventionnelles depuis 7 ans . Dans les transports sanitaires, une concertation s’est bien ouverte mais il n’y a eu aucune réelle négociation. Résultat, aucune revalorisation pour les salariés.

Dans la logistique, où manqueraient 30 000 salariés, la dernière proposition patronale, fin avril, était de revaloriser de 3 % les taux conventionnels. Ce qui plongerait les coefficients les plus élevés au niveau du Smic et les autres, bien en dessous . Et ce, précise Patrice Clos, alors que le chiffre d’affaires du secteur de la logistique a augmenté de 30% depuis la pandémie . Devant le refus des organisations patronales d’envisager une hausse autrement plus significative des minima de branche, l’ensemble des organisations syndicales a quitté, le 21 avril, la table des négociations.

Négociations a minima

Quant aux NAO de branche dans le transport de marchandises et de voyageurs, elles se contentent de maintenir les taux conventionnels dans le sillage du Smic , poursuit Patrice Clos.

De fait, dans le transport routier de marchandises, l’accord 2022 sur les salaires – que FO a décidé de ne pas signer – a entériné une hausse des minima conventionnels de branche de 5% à partir du 1er février, et une seconde hausse de 1% au 1er mai. A cette date, le coefficient le plus qualifié de la grille, pour le personnel ouvrier roulant et sédentaire, a atteint (à l’embauche) un taux horaire brut de 11,12 euros. Soit… 27 centimes de mieux que le Smic revalorisé ! La fédération Transports et logistique FO-UNCP revendiquait, elle, une augmentation salariale minimale de 10%, ainsi que la création d’un treizième mois. Également balayée par les représentants des employeurs.

Dans le transport routier de voyageurs, l’accord NAO 2022 entérine une hausse des minima conventionnels de 3% en avril et de 1% en octobre…

Dans le déménagement, la revalorisation salariale, effective depuis juin, est comprise entre 3,12% et 4,1% pour les coefficients ouvriers. Et elle est équivalente à 4% pour les coefficients techniciens, agents de maîtrise et cadres. Les salaires des conducteurs ont, eux, été revalorisés de 6,24% à 7,21%.

Trappe à bas salaires

En résumé, dans ces secteurs de la CCNTR, il n’y a eu —au mieux— que des rattrapages des hausses du Smic. Être Smicard est devenu la norme dans nos secteurs en raison des allègements de cotisations sociales patronales sur les rémunérations ne dépassant pas 1,6 fois le Smic. Ils ont généré une trappe à bas salaires , dénonce Patrice Clos.

Dans les secteurs où les négociations sont closes, le militant FO revendique qu’elles rouvrent en tenant compte de l’inflation et de la hausse du Smic . Dans les secteurs où les NAO 2022 achoppent toujours, il exige des négociations sincères et loyales .

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...