Retraites : (petite) discussion paritaire sur la capitalisation

capitalisation

Ceux d’entre les partenaires sociaux qui continuent de dérouler le programme de la négociation paritaire sur les retraites – soit : le MEDEF et la CPME, côté patronal, et la CFDT et la CFE-CGC côté salarial – ont de nouveau discuté du thème du financement de la protection sociale.

négociations négociation

A cette occasion, ils ont abordé l’opportunité de recourir ou non à la retraite par capitalisation, sujet pour le moins sensible en France.

Sans que ceci ne soit tout à fait surprenant, c’est le patronat qui se serait montré le plus intéressé par le développement de l’épargne retraite en France. Ces derniers mois, le MEDEF et la CPME ne font, il est vrai, pas mystère de leur volonté de recourir davantage, à l’avenir, à ce mode de financement des pensions plutôt qu’au financement socialisé des pensions. Si l’on en croit Eric Chevée, qui représente la CPME dans le cadre de la négociation, les échanges se sont globalement bien déroulés malgré le caractère sensible du sujet : “C’est peut-être la première fois qu’on avait une discussion apaisée, tranquille, sur un sujet aussi explosif”.

Le dossier épineux de la capitalisation

Si cette affirmation n’a pas été contredite par les représentants des salariés présents au cours de la réunion, certains ont toutefois tenu à préciser la portée des discussions paritaires. Du côté de la CFE-CGC, on a ainsi rappelé qu’une négociation sur les retraites rassemblant peu de participants ne pouvait être le lieu d’une décision sur le thème de la capitalisation. “C’était un sujet qu’on était capable de poser sur la table en disant que ce n’est pas tabou, mais ce n’est pas là qu’on allait le faire” a déclaré Christelle Thieffinne au nom de la centrale de l’encadrement. Il n’est pas impossible, il faut bien le dire, que la CGT et FO n’aient pas tout à fait le même avis que la CFDT ou la CFE-CGC sur la question de la capitalisation.

Surtout, les partenaires sociaux présents autour de la table ne seraient pas vraiment entrés dans le vif du sujet de l’un des problèmes les plus épineux posés par le développement potentiel de la retraite par capitalisation : celui de son financement. L’état des comptes de la nation étant ce qu’il est, les marges de manœuvre budgétaires destinées à accompagner un tel développement sont fort limitées. Sauf à alourdir le coût du travail, et donc à nuire à la compétitivité de l’économie nationale, il est par ailleurs difficile de prévoir un financement reposant sur une cotisation d’un niveau compatible avec l’abondement de fonds conséquents. Se voulant force de proposition, la CPME aurait proposé de rallonger le temps de travail d’une heure par semaine afin de financer cette retraite capitalisée, mais cette piste n’aurait guère plu aux syndicats.

On l’a compris : la voie de la capitalisation demeure étroite en France – et il n’est pas certain que les partenaires sociaux soient en mesure de la dégager.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

PER, participation, intéressement : les petites entreprises sont toujours à la marge des dispositifs

Selon la dernière étude publiée par la Dares sur l'épargne salariale en 2023, 26,7 milliards d’euros brut ont été versés aux salariés du secteur privé au titre de la participation, de l’intéressement et des abondements sur PEE ou PER collectif. Ce montant progresse légèrement par rapport à 2022 (+0,4 milliard), mais cette dynamique masque un recul de la diffusion des dispositifs. Leur...
Lire plus

Ces mesures modifiées au Sénat pour résorber les déserts médicaux

Ce sera bientôt aux députés d'examiner la proposition de loi votée par le Sénat pour lutter contre les déserts médicaux. Les sénateurs y ont adapté et ajouté de nombreuses mesures. Parmi elles on note l'adoption du principe de solidarité territoriale pour l'ensemble de la communauté médicale. Ce principe émane directement des propositions du gouvernement Bayrou. ...

Actualisation du dispositif Mon soutien psy : 12 séances remboursées et accès simplifié

Un décret et un arrêté publiés au Journal officiel du 15 mai 2025 viennent entériner l’évolution du dispositif "Mon soutien psy". Ces textes mettent à jour le nombre de séances pouvant être remboursées et précisent les conditions d'accès. Ainsi, le décret relève de 8 à 12 le nombre de séances pouvant être prises en charge chaque année. Il supprime l’obligation d’adressage par un médecin, une sage-femme ou un professionnel scolaire. Par ailleurs,...