Annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu comme moyen d’accompagner la suspension de la dernière réforme des retraites, et lancée hier avec plusieurs semaines sur le calendrier initialement envisagé, la conférence sociale sur l’avenir du travail et des retraites débute de la plus mauvaise des manières.

Outre le manque d’enthousiasme du camp salarial à participer à cette conférence sociale, le MEDEF a fait savoir qu’il n’y participerait pas – la torpillant ainsi d’emblée.
Une participation syndicale sans grand enthousiasme
C’est peu dire que la réunion de lancement de la conférence sociale sur le travail et les retraites n’a pas suscité un enthousiasme débordant du côté des confédérations syndicales de salariés. En premier lieu, la CGT a brillé par son absence, invoquant afin d’en rendre compte une réunion importante de son comité confédéral national. FO et la CFE-CGC, pour leur part, n’ont pas envoyé leur numéro un respectif, faisant état d’incompatibilités d’agendas. De fait, seule la CFDT et la CFTC ont pleinement joué le jeu de cette réunion de lancement, y étant représentées par Marylise Léon pour la première et par Cyril Chabanier pour la seconde. Pour une majorité de syndicats, il semble globalement clair que la conférence sociale initiée par Sébastien Lecornu ne saurait être considérée comme un espace décisif de discussion et d’action pour esquisser les perspectives du travail et des retraites.
Au MEDEF, une “décision unanime” de ne pas participer à la conférence sociale
A en juger à l’attitude du MEDEF, la principale confédération patronale française, il sera, certes, difficile de donner tort aux dirigeants syndicaux qui pensent ainsi. Car s’il est vrai que le MEDEF a participé à la réunion d’hier, y étant représenté non par son président mais d’autres responsables, il est tout aussi vrai qu’à l’issue de cette réunion, il a fait savoir qu’il ne prendrait pas part à la conférence sociale sur le travail et les retraites. Comme il l’a fait savoir à l’AFP, le MEDEF “ne participera pas à la conférence travail et retraites”. “C’est une décision unanime des instances du MEDEF” a-t-il ajouté. La confédération patronale a expliqué cette décision en affirmant que, s’agissant des futures négociations sociales interprofessionnelles, elle se fiait à “l’agenda social autonome défini par les partenaires sociaux” et non à des “échéances politiques”. Ainsi vient-il de torpiller l’échéance politique sur le travail et les retraites de Matignon.