Réformes sociales : la CFDT analyse le projet de loi d’habilitation

Cet article provient du site du syndicat CFDT.

Que retenir des débats à l’Assemblée ? Les députés ont adopté, par 270 voix contre 50, le 13 juillet dernier, le projet de loi d’habilitation à prendre par ordonnances les mesures pour le renforcement du dialogue social en première lecture. L’équilibre global des neuf articles du projet de loi (dont les trois premiers font l’objet de la concertation en cours) n’a guère été modifié. 

Sur l’article 1 et la place accrue à la négociation d’entreprise, lorsqu’une branche prévoira « que certaines de ses stipulations, dans des domaines limitativement énumérés, sont adaptées ou ne sont pas appliquées dans les petites entreprises », l’accord devra inclure, « le cas échéant, les contreparties aux salariés ». Autre précision : la possibilité d’adapter le contenu et les modalités de fonctionnement de la base de données économiques et sociales (BDES) sera sans incidence sur les pénalités prévues en l’absence d’accord ou de plan d’action sur l’égalité professionnelle. Les modalités de révision des accords collectifs seront également facilitées. Enfin, le chantier de restructuration des branches voit son échéance avancée à février 2018 (au lieu d’août 2019). 

Les seuils et les moyens nécessaires 

Concernant l’article 2 relatif aux IRP, les députés ont ajouté les « seuils d’effectifs à prendre en compte » pour la mise en place de l’instance unique. Point positif, le texte évoque désormais les modalités de recours « aux expertises » et non plus « à une expertise », ainsi que, si l’instance unique était amenée à négocier, le fait de « disposer des moyens nécessaires à l’exercice de ces prérogatives ». Point négatif, les députés ont prévu non plus de « renforcer », mais de « redéfinir » le rôle des commissions paritaires régionales interprofessionnelles (CPRI)

Quant à l’article 3 sur la « sécurisation des relations de travail », les députés ont limité aux cas de discrimination ou de harcèlement les exceptions au barème de dommage et intérêts initialement prévu pour toutes « les fautes d’une particulière gravité ». Comme déjà tenté avec la loi El Khomri, ils ont introduit la notion de « périmètre géographique et secteur d’activité » permettant d’apprécier la cause économique du licenciement économique au niveau national. Enfin, les députés ont apporté diverses modifications en matière prud’homale : prolongation des mandats des conseillers actuels jusqu’au 31 mars 2018, suppression de l’incompatibilité des mandats de conseiller prud’hommes et d’assesseur du tribunal des affaires de Sécurité sociale et du contentieux de l’incapacité. Ils ont aussi précisé que la modification du régime fiscal et social des sommes versées en cas de rupture du contrat de travail avait pour but « d’inciter à la résolution plus rapide des litiges par la conclusion de ruptures conventionnelles, de transactions, d’accords ». 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

La santé mentale des cadres mise à rude épreuve selon l’Apec

La nouvelle étude diffusée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) montre que la santé mentale des cadres et managers est une préoccupation qui devrait être centrale pour les entreprises. Le document donne à lire une analyse de risque approfondie à destination des entreprises et des professionnels de la de la protection sociale collective. Il en ressort que la santé mentale des cadres est bien plus éprouvée que celle des salariés non-cadres. ...

Avis d’extension d’un avenant à un accord santé dans la CCN des industries chimiques et connexes

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles envisage d’étendre, par avis publié le 10 octobre 2025, les dispositions de l’avenant du 2 septembre 2025 à l'accord du 17 novembre 2022 relatif au régime conventionnel frais de santé, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des industries chimiques du 30 décembre 1952 (...
retraite
Lire plus

Retraites : mêmes joueurs jouent encore

Dans un paysage politique au bord de l’implosion, menacé par une nouvelle dissolution et paralysé par la perspective des examens et votes budgétaires, l’idée lancée par le Premier ministre Sébastien Lecornu de suspendre la - très contestée - dernière réforme des retraites n'a pas vraiment agi comme un facteur d'apaisement politique et social. ...