Réforme du travail : face aux arbitrages à venir, FO garde espoir

Cet article provient du site du syndicat FO.

 

Le texte des ordonnances réformant le Code du travail sera présenté dans la semaine du 21 août aux interlocuteurs sociaux. D’ici là, le gouvernement doit encore effectuer des arbitrages, notamment pour les questions entourant le licenciement, où figurent le plus de points durs pour FO. 

La réforme du Code du travail poursuit son marathon. Le 31 juillet, les députés et les sénateurs, réunis en commission mixte paritaire, sont parvenus à un compromis sur le projet de loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour renforcer le dialogue social. Le texte devrait être définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 1er août et le Sénat le 3 août. 

La concertation menée entre l’exécutif et les interlocuteurs sociaux sur le contenu des ordonnances touche elle aussi à sa fin. La ministre du Travail Muriel Pénicaud en a dressé le bilan devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale le 31 juillet. Elle est notamment revenue sur le troisième et dernier thème abordé dans les discussions, la sécurisation des relations de travail. Elle a exposé les grandes orientations souhaitées en ce domaine par le gouvernement, même si un certain nombre de points restent encore à préciser. 

« C’est dans cette partie que figurent le plus de désaccords sur le fond, et le plus de points durs », explique Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi. 

Les indemnités de licenciement revues à la hausse

C’est notamment le cas pour la mise en place d’un barème impératif des indemnités prud’homales perçues par les salariés victimes de licenciement sans cause réelle et sérieuse, à l’exception des cas de harcèlement, discrimination, et atteinte aux libertés fondamentales des salariés. Les montants, qui n’ont pas encore été tranchés, seront fonction de l’ancienneté. Ils pourraient être d’un mois par année d’ancienneté, avec un plafond à 20 mois. 

« Il y a encore beaucoup de salariés qui ont plus de 20 ans d’ancienneté, poursuit Michel Beaugas. Percevoir 20 mois de salaire pour un licenciement sans cause réelle et sérieuse après 30 ou 40 ans dans l’entreprise, ce n’est pas cher payé. » Il s’oppose aussi à la possible suppression du plancher de six mois de salaire pour deux ans d’ancienneté dans les entreprises de plus de 11 salariés. FO a une autre approche « nous voulons un plancher de 3 mois de salaire pour tout le monde, quelle que soit l’ancienneté », indique le secrétaire confédéral. 

En contrepartie, les indemnités légales de licenciement seront revues à la hausse pour tous les salariés, répondant à une revendication de FO. Mais la ministre n’a pas indiqué dans quelles proportions. Ces indemnités devraient être élargies aux salariés ayant moins d’un an d’ancienneté, qui en étaient exclus jusqu’à présent. 

Le seuil de déclenchement du PSE variable selon la taille de l’entreprise

Le gouvernement souhaite aussi harmoniser – et il est à craindre en les réduisant – les délais de recours des salariés devant la justice. Il est actuellement d’un an pour les licenciements économiques et de deux ans pour les autres. Là encore, l’arbitrage reste à prendre. 

FO dénonce aussi la volonté du gouvernement de réduire le périmètre d’appréciation des difficultés d’un groupe en cas de licenciement économique. Inimaginable qu’il ne soit pas européen prévient Michel Beaugas. Et ce d’autant que le périmètre de reclassement des salariés va de pair. » Devant les députés, Muriel Pénicaud a admis que le choix de ce périmètre, national ou européen, ferait partie des arbitrages des derniers jours. 

FO dénonce aussi le souhait du gouvernement de modifier le seuil de déclenchement du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) selon la taille de l’entreprise. Actuellement, il est obligatoire dès qu’une entreprise d’au moins 50 salariés licencie au moins 10 salariés sur une période de 30 jours. Le droit européen permet de repousser ce seuil jusqu’à 30 salariés, toujours sur 30 jours. La question reste encore à trancher. 

Une entrée en vigueur des ordonnances autour du 25 septembre

L’exécutif compte également prévoir un cadre juridique spécifique pour les plans de départs volontaires (PDV) non assortis de départs contraints, afin de les distinguer des PSE. Les conditions seraient fixées par un accord majoritaire homologué par la direction régionale du travail (Direccte). Sur ce point, FO s’oppose notamment à la suppression de l’information-consultation des instances représentatives du personnel en cas de PDV. 

Le contenu des ordonnances doit être présenté dans la semaine du 21 août aux interlocuteurs sociaux, lors d’un dernier tour de concertation. Les textes seront soumis au Conseil d’État autour du 28 août. Les ordonnances devraient être adoptées en Conseil des ministres dans la semaine du 18 septembre, pour une publication au Journal Officiel vers le 25 septembre. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #3 : les enjeux de la rentrée de septembre 2025

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #6 : focus sur l'avenant santé n° 9 de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

La double authentification arrive sur Tripalio le 5 janvier 2026 pour une sécurité renforcée

Pour protéger les données et sécuriser l'accès de tous nos utilisateurs à nos informations stratégiques, à notre base de données CCN et à nos outils de conformité juridique, nous faisons évoluer la connexion au site Tripalio à partir du 5 janvier 2026. Dès le début de l'année 2026, un mécanisme simple de double authentification par mail vous permettra de vous connecter à Tripalio. ...

Avis d’extension d’un avenant dans la CCN des remontées mécaniques et domaines skiables

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 5 décembre 2025, les dispositions de l'avenant du 26 novembre 2025 à l'accord du 27 octobre 2025 relatif à la mise en place d'un dispositif d'activité partielle de longue durée rebond - APLD-R, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des remontées mécaniques et domaines skiables du 15 mai 1968 (...

Avis d’extension d’un avenant dans la CCN des fleuristes, de la vente et des services des animaux familiers

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 5 décembre 2025, les dispositions de l'avenant n° 2 du 24 octobre 2025 à l'accord du 13 juin 2022 relatif aux frais de santé, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des fleuristes, de la vente et des services des animaux familiers du 29 septembre 2020 (...

Avis d’extension d’un accord dans la blanchisserie, laverie, location de linge, nettoyage à sec, pressing et teinturerie

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 5 décembre 2025, les dispositions de l'accord du 20 octobre 2025 relatif aux classifications professionnelles, conclu dans la convention collective nationale de la blanchisserie, laverie, location de linge, nettoyage à sec, pressing et teinturerie du 17 novembre 1997 (...

Avis d’extension d’un accord dans la CCN des expertises en matière d’évaluations industrielles et commerciales

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 5 décembre 2025, les dispositions de l'accord du 8 septembre 2025 relatif au télétravail, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des entreprises d’expertises en matière d’évaluations industrielles et commerciales du 7 décembre 1976, qui est devenue convention collective nationale des sociétés d’expertises et d’évaluations (...