Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés FO
La ministre de la santé vient d’annoncer plusieurs mesures pour les Ehpad et le maintien à domicile qui, pour certaines, débuteront à partir de l’année prochaine.
Ces annonces, interviennent quelques jours après la publication de deux circulaires budgétaires 2018, mettant en œuvre le « plan Ondam II ». L’une prive le secteur médico-social de 100 millions d’euros mis en réserve, l’autre réalise 960 millions d’euros d’économies sur les hôpitaux. Par ailleurs, dans un document rendu public par FO, le ministère de la santé prépare 1,2 milliard de réduction de la masse salariale d’ici la fin du quinquennat.
Ces dispositions sont prises pour réduire les dépenses d’assurance maladie et accompagner la Stratégie de Transformation du système de santé, qui est une véritable réforme systémique
, visant à poursuivre les fermetures de lits, de services et d’hôpitaux, au travers des GHT, dans lesquels pourraient être intégrés les établissements médico-sociaux.
Dans ce contexte, pour les Ehpad, nous réaffirmons que les annonces de la ministre ne répondent pas aux revendications légitimes réaffirmées massivement lors de la grève et la mobilisation du 30 janvier et du 15 mars, à savoir :
l’application d’un ratio d’un agent pour un résident ; l’abrogation des dispositions législatives relatives à la réforme de la tarification des Ehpad ; l’arrêt des baisses de dotations induites par la convergence tarifaire ; le maintien et l’augmentation des effectifs, y compris les contrats aidés ; l’amélioration des rémunérations, des perspectives professionnelles et de carrières, dans le cadre du Statut et des Conventions Collectives Nationales.
En effet, les 143 millions d’euros qui s’ajoutent aux 217 prévus, soit au total 360 millions, ne seront disponibles que pour la période 2019/2021. Dans l’immédiat, à la veille des congés d’été, rien n’est prévu pour renforcer les effectifs et réintégrer les milliers de contrats aidés supprimés !
Ces 360 millions étalés sur 3 ans, soit une moyenne de 120 millions par an correspondent à l’équivalent de 3 000 postes à répartir sur 7 573 Ehpad. Pour respecter les engagements du plan solidarité grand âge, soit un agent pour un résident
, il faudrait 200 000 salariés supplémentaires.
Cette somme de 120 millions par an, répartie sur tous les Ehpad correspondrait à une dotation supplémentaire de 44 euros par jour !
La ministre a également annoncé une astreinte d’infirmière de nuit mutualisée entre plusieurs Ehpad. Sa proposition ne répond pas à la problématique de ces établissements dont la nécessité est la création de postes d’IDE et d’AS nécessaires de jour, comme de nuit, pour enfin prodiguer des soins et un accompagnement aux résidents.
Comment peut-on réellement améliorer la qualité de vie au travail des salariés et de la prise en charge des résidents, si on ne renforce pas significativement les effectifs ?
L’extension la télémédecine, est-elle une réponse adaptée aux personnes âgées qui n’auront plus accès à une vraie consultation ?
Le gouvernement doit revaloriser les salaires pour rendre plus attractifs les métiers du secteur afin d’augmenter le nombre de candidats aux concours d’entrée dans les instituts de formation qui connaissent une baisse du nombre d’inscrits.
Pour contraindre le gouvernement à répondre aux revendications des personnels des Ehpad, la Fédération FO de services publics et de santé considère, avec la confédération Force Ouvrière que la perspective d’une mobilisation interprofessionnelle est aujourd’hui nécessaire, y compris par la grève.
(Résolution générale du 24e congrès de Force Ouvrière, 23-27 avril 2018). C’est ce que nous proposerons à la conférence de presse du 1er juin.
Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés CGT
La ministre des solidarités et de la santé a présenté son plan de mesures pour mieux prendre en charge la dépendance. Elles ne répondent pas aux attentes et aux revendications des salarié·e·s · pour l’amélioration de la prise en charge des personnes âgées.
Ces annonces étaient pourtant très attendues par les salarié.e.s, les personnes âgées et leurs familles.
Pour éviter l’engorgement des urgences, elle préconise la présence d’infirmièr.e.s mutualisé.e.s d’astreinte de nuit sur plusieurs établissements alors que nous réclamons une présence d’infirmièr.e.s 24H/24H dans tous les établissements.
Par ailleurs, rien n’est prévu pour assurer une présence de médecins permettant d’assurer un suivi quotidien des résident.e.s. Le montant des dotations supplémentaires est très insuffisant et ne correspond en rien aux besoins validés par l’intersyndicale et l’association des directeurs d’établissement.
Notre revendication est simple, il s’agit d’obtenir un encadrement correspondant à 1 soignant.e par résident.e. Ce chiffrage ne correspond qu’à un simple rattrapage de ce qui existe dans d’autres pays européens. Le retard pris par la France nécessite aujourd’hui un plan de création de 200 000 emplois dans les établissements.
Enfin, aucune mesure n’a été annoncée en faveur du secteur de l’aide et de l’accompagnement à domicile. Cette situation est inadmissible tant pour nos aînés que les professionnel.le.s.
À la suite des deux journées d’action du 31 janvier et du 15 mars 2018 qui ont mobilisé très massivement les personnels des EHPAD et services de soins, d’aide et d’accompagnement à domicile, avec un soutien massif de la population, nous ne pouvons que constater que la Ministre et le gouvernement ne répondent pas à une véritable urgence sanitaire. C’est la preuve d’un véritable mépris envers les personnes âgées, leurs familles et les salarié.e.s qui les prennent en charge au quotidien.
Les fédérations CGT Santé/Action sociale, Services publics et Organismes Sociaux appellent les personnels à se mobiliser de nouveau pour obtenir les moyens pour une prise en charge digne et sécurisée des personnes âgées.