Réforme de l’assurance chômage : la CFDT dénonce une injustice sociale

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT.

Ce 1er novembre, plusieurs mesures de la réforme de l’assurance chômage entrent en vigueur.  

La création d’une allocation spécifique pour les anciens travailleurs indépendants et l’élargissement des conditions d’accès à l’assurance chômage pour les démissionnaires qui ont un projet professionnel sont de nature à sécuriser certains travailleurs. Selon l’étude d’impact de l’Unédic parue fin septembre, ces deux mesures concerneront un maximum de 60 000 personnes. 

Et si ces mesures sont utiles pour certains, elles n’atténuent en rien la violence des autres dispositions pour tous les autres demandeurs d’emploi. 

Malheureusement, ce sont plus d’un million de demandeurs d’emploi qui subiront le durcissement des conditions d’accès au régime, la modification des droits rechargeables, ou encore l’instauration d’une dégressivité des allocations chômage pour certains demandeurs d’emploi. Toutes ces mesures répondent à l’objectif principal du gouvernement : faire des économies, en baissant les droits des demandeurs d’emploi et en limitant le nombre de chômeurs indemnisés. Des économies colossales avec près de 4,5 milliards d’euros sur la période 2020-2022. 

À partir d’avril 2020, la deuxième vague de modification des règles de calcul de l’allocation aura de terribles conséquences pour les demandeurs d’emploi qui travaillent en cumulant des contrats de courte durée. 

Car, au-delà des modifications de règles, ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont voir leur vie au quotidien bouleversée : celles qui sont déjà en situation de précarité, qui subissent l’enchaînement de contrats courts, les jeunes et les seniors. 

Pour la CFDT, le chômage n’est pas un choix. Ces mesures immédiates de baisse des droits auront plus pour effet d’accentuer la précarité des demandeurs d’emploi que de les inciter à un retour plus rapide à l’emploi durable. 

À ce jour, aucune mesure responsabilisant les employeurs ayant recours aux contrats courts n’est entrée en vigueur. Un bonus-malus est bien prévu, seulement pour quelques secteurs, mais pas avant 2021. Il ne semble donc pas urgent pour le gouvernement de responsabiliser les employeurs et de les inciter à agir concrètement sur la qualité des emplois. 

Dès la semaine prochaine, des militants CFDT iront à la rencontre des demandeurs d’emploi devant les agences de Pôle emploi pour relayer l’enquête réalisée par Solidarités nouvelles face au chômage et ses partenaires. Plus que jamais, la CFDT se mobilise pour mettre en lumière les conséquences réelles de cette réforme. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Nouvelles nominations (CGT) à la commission spécialisée pour la prévention des risques au travail

Un arrêté du 16 janvier 2025 officialise des nominations au sein de la commission spécialisée relative à la prévention des risques physiques, chimiques et biologiques. Cette commission relève du Conseil d'orientation des conditions de travail (COCT). La Confédération générale du travail (CGT) a proposé deux nouveaux représentants de salariés pour cette instance. Ainsi, Jean-Marie Mangeot est nommé membre titulaire, succédant à Pierre-Yves Haugel, tandis que Julien...

Avis d’extension d’un avenants dans la CCN de la blanchisserie laverie

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 24 septembre 2024, les dispositions de deux avenants du 21 octobre 2024 et d'un accord du 18 novembre 2024 relatifs à l'annexe « Ingénieurs et Cadres », à l'annexe « Employés, Techniciens et Agents de maîtrise » et aux modifications de certains articles de la convention, conclus dans le cadre de la convention collective nationale...

Avis d’extension d’un accord de méthode dans la CCN de l’industrie de la fabrication des ciments

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 24 janvier 2025, les dispositions de l’accord de méthode du 20 décembre 2024 relatif à la négociation des dispositions relatives à la santé, à la sécurité et aux conditions de travail, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’industrie de la fabrication des ciments (...