Un peu plus de deux semaines après la présentation de la réforme de l’assurance chômage par le gouvernement, ses conséquences concrètes sur l’indemnisation des chômeurs commencent à se préciser.
En l’occurrence, elles ne sont pas tout à fait anodines : si l’on en croit les Echos, au moins 500 000 chômeurs feraient les frais de ladite réforme.
300 000 chômeurs indemnisés en moins
D’après un document interne à l’Unédic dont les Echos ont pu prendre connaissance, la plus importante des mesures prises par le gouvernement afin de réduire les dépenses de l’assurance chômage – la nécessité d’avoir cotisé 6 mois sur les 24 derniers mois et non plus 4 mois sur les 28 derniers mois – se traduirait par le fait que près de 300 000 chômeurs ne pourraient plus prétendre à une indemnisation. En 2018, sur les quelque 1,7 millions de chômeurs qu’elle a indémnisés, l’Unédic en aurait en effet dénombré quelque 300 000 ayant bénéficié d’allocations après avoir cotisé entre 4 et 6 mois de travail.
250 000 droits au chômage non rechargés
Outre cette première mesure, une autre aura d’importantes conséquences pour les demandeurs d’emploi indemnisés : celle qui concerne le rechargement des droits aux allocations chômage. Alors que, jusqu’à présent, il fallait retravailler un mois afin de recharger d’autant ces droits, cette période sera désormais de six mois. 250 000 chômeurs feraient les frais de cette évolution, d’après les estimations de l’Unédic, fondées là encore sur des chiffres 2018 – cette année-là, sur 670 000 rechargements, 250 000 l’ont été du fait d’une période de cotisation comprise entre un et six mois.
Combien de victimes chez les cadres ?
Ces chiffres de l’Unédic permettent de saisir l’ampleur des réductions de droits au chômage impliqués par l’actuelle réforme de l’assurance chômage. Encore faut-il, d’ailleurs, préciser qu’ils sous-estiment cette ampleur, dans la mesure où ils ne disent rien du nombre de cadres indemnisés qui vont voir leurs droits raboter par la mise en oeuvre de la dégressivité des allocations chômage. C’est donc à bien plus d’un demi-million que devraient s’élever le nombre final de victimes de la dernière réforme “sociale” voulue par l’exécutif.
Avec toutes ces diminutions de droits, on conçoit aisément que le gouvernement devrait atteindre les objectifs d’économies qu’il s’est fixé en matière d’assurance chômage – quelque 3,5 milliards d’euros d’ici à la fin du quinquennat.